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Canaries - Ile de Tenerife (Espagne)
Recit d'un voyage d'une semaine en mai 2001 à Tenerife, la plus grande des Iles Canaries.
Visite de l'Ile avec un couple d'amis en utilisant une voiture de location pour pouvoir rejoindre les zones à explorer, sur la côte où à l'interieur de cette grande île volcanique dominée par l'imposant Mont Teide (3718m).
Des fleurs magnifiques qui s'étagent du bord de mer aux paysages desertiques d'altitude en passant par les interstices des coulées de laves.
Les îles Canaries sont un groupe de 7 îles principales (Tenerife, Grande Canarie, Lanzarotte, Fuerteventura, La Palma, La Gomera, La Hierro) sous administration espagnole mais sont rattachées au continent africain car elles sont situées en face de la frontière entre le Maroc et le Sahara occidental. Sur l'île de Tenerife, le Mont Teide est à 340 km de la côte africaine. L'archipel est habité par 2 200 000 habitants dont 910 000 sur la seule île de Tenerife, sans compter les 13 millions de touristes (dont nous) qui arrivent principalement d'Europe chaque année.
Pour ce voyage, des amis nous ont proposé une semaine dans leur appartement en time share à Costa del Silencio à la pointe sud de l'île, pas loin de l'aéroport Reina Sofia. Comme son nom ne l'indique pas, cette côte est assez urbanisée avec d'énormes complexes touristiques. L'hôtel est bien aménagé (piscines, jolis décor,....) et l'accueil international, mais pas tout à fait dans nos habitudes de voyage. Un couple d'amis nous accompagne dans la découverte de cette île.
Notre voiture de location nous permettra d'aller découvrir les paysages et les villages de cette grande île dominée en son centre par son majestueux Mont Teide.
Carte des principaux endroits cités.
Notre camp de base: l'Hotel Marina sur la Costa del Silencio. En cette saison, il n'y a pas encore trop de monde.
Pas très loin à l'est Los Abrigos et ses ensembles hôteliers et côté ouest une autre architecture à Costa Adeje
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JOUR 1
Notre première sortie est à destination des falaises de Los Gigantes et du canyon de Masca sur la côte ouest.
Après avoir traversé Adeje, nous arrivons à Puerto de Santiago
Au nord, les impressionnantes falaises de Los Gigantes qui tombent dans l'océan avec un à pic de 600 m au point le plus haut. A droite, vue depuis le mirador de Archipenque
Partout, sur le bord des routes, dans les parcs, dans les jardins, une grande diversité de fleurs apportent des couleurs variées et des formes très originales comme ces bougainvilliers et ces grevilléas
fleur de l’aloès et feuilles d'euphorbe
Hibiscus- vipérines et Bougainvilliers
Viperines blanches (Taginastes) et trompettes du jugement dernier (brugmansia)
Statue de Guanche Les habitants de l'île depuis au moins le 3 ème siècle avant JC en provenance de la côte africaine.
Santiago del Teide église San Fernando Rey
intérieur de l'église de Santiago del Teide.
Des chevaux s'apprêtent à quitte la localité pour une randonnée dans le massif. Sur la place des vieux pressoirs à huile sont conservés.
route de Masca - village de Masca (altitude environ 500 m)
Euphorbe des Canaries dans le Barranco de Masca
Le paysage est minéral et la descente assez raide. A cette saison, il y a de la verdure qui rend le décor moins austère.
Un ruisseau a creusé son passage dans ce dédale rocheux , disparaît puis réapparaît le long du chemin.
Dans la partie inférieure, les parois s'élèvent autour de nous impressionnantes.
Malheureusement, le temps passe vite, et nous décidons de faire demi tour avant d'avoir atteint la fin du canyon , au bord de l'océan ou arrivent les bateaux en provenance de Puerto de Santiago. Je pense que nous n'en étions pas très loin.
et nous attaquons la remontée à Masca.
Sur la place du petit village l'ermitage et la petite chapelle de la Conception de Masca (XVIIIème S).
L'intérieur de l'église est typique du style canarien . fleur de figuier de Barbarie
Vue depuis la route Masca et celle qui mène à Buenavista del Norte (TF 436). La côte Nord est sous les nuages.
Paysage fleuri entre Erjos de El Tanque et Santiago del Teide, alors que les nuages remontent vers les hauteurs.
Vue sur les petits lacs depuis le Porto de Erjos (col à 1100 m d'altitude) et qui vont rapidement être envahis par le brouillard.
De beaux Dragonnier et palmiers des Canaries à Santiago del Teide.
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Jour 2
Nous partons vers Santa Cruz de Tenerife par l'autoroute (à environ 70 km, au nord est de l'île). Les nuages ont envahis le ciel pendant la nuit.
La silhouette devenue célèbre de l'auditorium de Santa Cruz. Construit en 2003 par l'architecte espagnol Santiago Calatrava. Il porte le nom d'Adàn Martin.
Il est situé sur la côte, à proximité de la vieille tour du château de San Juan (Saint jean) .
Nous pouvons même jeter un oeuil dans la salle de 1600 places de cet auditorium moderne.
l'extrémité de la pointe, les blocs de béton anti érosion sont couverts des effigies des chanteurs de notre génération: Sting, Julio Iglesias, Whitney Houston, Elvis, Ray Charles.... Sur la place du château San Juan, cet oeuvre en inox avec en arrière plan une des tours jumelles : les Torres de Santa Cruz de 120 m de haut, construites en 2004 et 2006 et les plus hautes des Canaries. (voir aussi photo suivante).
Chapelle de Notre dame de Regla (XVII ème S), elle était la chapelle du château de San Juan et architecture d'une autre époque: le centre commercial El corte Ingles Santa Cruz de Tenerife
Nous poursuivons en direction de Las Mercedes, vers la pointe Nord Est de l'Ile en direction de la foret de l'Anaga. Les nuages sont accrochés à la montagne
La route monte sur la ligne de crête et approche les 1000 m d'altitude.
L'humidité ambiante, la chaleur de la région, a permis de développer une végétation spécifique, comme ces euphorbes (à gauche) et ces curieuses isoplexis canariensis.
Sur les rochers volcaniques où suinte en permanence de l'eau au travers des nappes de mousse, ces aeoniums dressent leurs hampes florales jaunes.
La mousse se développe aussi sur le bois mort (et du bois même pas mort). Les trouées dans la végétation laissent entrevoir des pentes vertigineuses d'un côté ou de l'autre de cette route des crêtes.
Puis, la route commence à redescendre et nous arrivons au village de Chamorga, à 500m d'altitude environ, qui marque la fin de la route goudronnée. Un sentier continue de descendre vers la côte pour atteindre le fort de l'Anaga. Autour du village , quelques beaux spécimens de dragonniers des Canaries (Dracaena Drago )
Comme la météo n'est pas terrible, nous abandonnons le projet de descente au phare (vers l'Est) et nous empruntons un chemin qui part du village vers le Nord.
Nous longeons des rochers qui comportent des abris sous roche avec des murs en pierre sèche. Le sentier monte jusqu'à un petit col. Des pitons rocheux émergent au dessus de la végétation et de l'autre côté, le brouillard masque la vue de la côte.
Nous reprenons la voiture et reprenons la route en sens inverse jusqu'à l'ermitage de Cruz del Carmen. A presque mille mètre d'altitude, le brouillard est dense.
Nous partons explorer la foret autour de l'ermitage. Une ambiance étrange dans cette forêt silencieuse, ou la mousse semble tout envahir: la terre, ls pierres, les arbres....
Le cycle de la vie des végétaux est ici en accéléré, les mousses et lichens s'empressent de transformer le végétal en humus pour la prochaine génération.
Depuis le mirador de Jardina (Altitude 800 m), nous avons une vue brumeuse sur Las Mercedes et San Cristobal de la Laguna (500 m d'altitude). Nous faisons une visite de la ville.
Dans beaucoup de rues, de superbes balcons agrémentent les façades des immeubles.
Les rues du cœur de ville ont gardé leur style spécifique et des façades colorées ornées de balcons.
Tour de l'église de la Conception (XIV ème S)
intérieur de l'église Notre dame de la Conception.
Place Guillermo Rances avec sa tour et l'ancien couvent des Augustins.
les cloîtres du couvent des Augustins, devenus l'institut des Canaries Cabrera Pinto.
Palais de Lercaro (musée d'histoire de Tenerife). Dans les cours intérieures, comme dans la Casa Mesa (XVIIIème S) , on découvre ces mosaïques géométriques dont l'inspiration vient du Maroc tout proche.
Les cours intérieures sont joliment aménagées et conçues pour garder la fraîcheur en été.
Nous regagnions la Costa Del Silencio, en espérant que demain, le soleil sera de retour.
3ème jour
Ce matin le ciel a retrouvé sa limpidité et le soleil illumine le village de Vilaflor de Chasna , sur les pentes qui mènent au massif du Teide par le sud.
Le village perché à 1500 m d'altitude nous apparaît au milieu de champs de fleurs jaunes et oranges (pavot de Californie - Eschscholzia Califorica)
Dans le charmant village de Vilaflor, la petite église de San Pedro est entourée de grandes taginastes rouges magnifiques.
Juste en face, la vielle église de San Pedro (XVI ème S), premier saint canarien.
Nous quittons le village par des sentiers pour aller vers la zone des paysages lunaires au nord est du village.
Des zones entières de la montagnes ont été aplanies pour faire ces cultures en terrasses. Des squelettes de taginastes sèches se dressent le long du chemin dans cette partie aride.
Le sentier progresse au milieu des pins des Canaries, sur les flancs du cirque de Cañadas. Un vrai plaisir de se promener dans cette nature préservée.
Nous arrivons à l'orée de la foret de pin et entrons dans un monde minéral, sculpté par la pluie et le vent.
Nous sommes bien dans un mode lunaire, les roches volcaniques grises plus dures affleurent le long du chemin. Nous arrivons dans le cœur du paysage lunaire, avec ces superbes falaises de tuf blanc , avec des strates bien visibles inclinées à 30°.
Un festival de demoiselles coiffées, dignes de leurs cousines de Brice Canyon ou de Cappadoce. De plus, nous avons la chance d'être quasiment seuls pour profiter du spectacle de la nature.
Nous redescendons vers Vilaflor en profitant pleinement de ce décor typique des Canaries.
Nous poursuivons la route (TF21) qui nous mène à près de 2200 m avant d'arriver au croisement avec la TF31 au Bocca del Tauce. Un plaine qui s'étire sur plusieurs kilomètres à 2000 m d'altitude au pied du Teide. Au fond, se détache le sommet tabulaire du Monte Guajara (2718 m).
A gauche de la plaine, les pentes arides du Teide couvertes de bouches volcaniques qui ont déversé leur torrent de lave colorée. De l'autre côté, la végétation a recolonisé un petit massif aux formes déchiquetées.
Nous quittons la voiture pour aller au pied de cette belle arche volcanique. Devant nous les pitons de Cañadas del Teide (Ermitage de las Nieves).
Au pied de ces pitons, la plaine de Ucanca, au sable rosé et aux arbustes aux curieuses allures de soucoupes volantes. Cette plaine de Ucanca vue depuis le chemin qui traverse les pitons des Cañadas.
Petite balade sur les chemins qui serpentent entre les rochers sculptés par le vent, la pluie, voire la neige. Les plus célèbres sont les rochers Cinchado et le rocher Garcia.
Devant nous, le Teide est ses imposants 3718 m qui est loin d'être endormi. On peut voir les pylônes du télécabine qui permet de rejoindre sans fatigue le cratère sommital. Trop tard pour nous pour y monter.
Retour sur la Costa del Silencio après une journée de ciel bleu dans des paysages superbes et variés.
4ème jour
Ce matin, nous partons pour une partie plus culturelle dans la ville de Güimar
Güimar est une jolie bourgade avec des rues bordées de Jacarandas (bleus) en fleur ou de flamboyants. La jolie place devant l'église de San Pedro.
Nous visitons le parc ethnographique des pyramides de Güimar. Ce parc rappelle l'origine des peuplements de l'archipel: les guanches, les espagnols...
Dans le parc se trouvent 6 pyramides à degré dont l'origine exacte reste un mystère. Elles ont été reconnues grâce à l'action du norvégien Thor Heyerdhal (celui du Kon Tiki). Toutefois, d'après les fouilles effectuées, elle ne dateraient que des années vers 1800.
Le petit musée rappelle les expéditions de Thor Heyerdhal avec son radeau Ra II avec lequel il essaya de démontrer qu'il était possible d'atteindre l'Amérique avec un simple radeau. Le musée est aussi l'occasion de découvrir entre les pyramides, les plantes et arbustes qui poussent dans les Canaries, avec indication de leur usage éventuel.
Nous poursuivons notre chemin en direction d'Arafo. Dès les premières hauteurs, nous apercevons la côte un peu brumeuse.
Quand nous arrivons à Bosque de la Esperanza, les nuages ont envahi la côte
Nous poursuivons la montée jusqu'à Portillo de la Villa. Quand la route quitte la zone boisée de pins, le décor est à nouveau lunaire,
La route est taillée dans les strates volcaniques et le Teide encore parsemé de névé apparaît devant nous.
Nous passons le long de la zone des observatoires astronomiques de Izaña, non loin de la route TF24.
Le bord de la route est jonché de pierres volcaniques éjectées il y a quelques siècles du cratère. Nous basculons sur le versant nord et arrivons dans le village de Aguamansa. Ces maisons au toit de chaume rappellent l'habitat ancien de cette partie de l’île.
La Orotava est une jolie bourgade de la côte nord à la périphérie de laquelle se développe l'immobilier pour touristes. Dommage.
La petite ville a beaucoup de charme . Nous commençons notre visite Place de la Constitution dominée par l' imposante mairie rose.
Sur cette place, l'église San Augustin qui date du XVII ème S et un joli parc bien fleuri.
Depuis cette place, on surplombe les vieux toits de tuile de la vieille ville et les coupoles.
Les petites ruelles permettent de découvrir la variété de balcons, mais les plus célèbres sont ceux de la maison Los Balcones, devenue un petit musée office du tourisme.
Le patio surmonté de deux niveaux de balcons et agrémentés de plantes à grande feuilles est vraiment superbe.
Nous poursuivons la côte en direction de l'ouest pour atteindre San Juan de la Rambla et son église sur la place principale.
Encore un peu plus à l'Ouest, Icod de Los Vinos, au pied des pentes du Teide. De jolis jardins et l'église Mayor de San Marcos
Une belle place devant la mairie, permet d'apercevoir la discrète église de San Augustin. Ici aussi, les balcons sont bien ouvragés et fleuris.
Il y en a en bois , mais aussi quelques uns métalliques. Dans les espaces verts, les dragos imposent leur silhouette particulière.
Nous reprenons la route vers le sud et arrivons sur les falaises de Los Gigantes juste au coucher du soleil.
5ème jour
Nous longeons la côte avec ses galets noirs de Costa del Silencio. En ville, cette fontaine avec ces statues qui prennent un bain de soleil.
Nous continuons sur La Galletas toute proche, avec son port de plaisance qui se termine par le phare bleu de la Marina Del Sur.
Puis nous traversons une zone désertique ou poussent des Euphorbes des Canaries et des zones de serres où poussent des bananiers.
Nous atteignons la ville de Palm Mar et ses ensembles touristiques, avant de continuer sur Los Christianos
Les plages sont encore peu fréquentées à cette saison, mais les transats sont prêts. En face, le quai avec les ferry qui font la navette avec l’île de Hiero, l’île de la Gomera ou avec Santa Cruz de Tenerife.
Nous quittons la côte pour prendre de la hauteur dans le village de Guia de Isora où se prépare une fête locale. En raison du relief et des fortes pluies tropicales, le lit du torrent est bien canalisé pour traverser la ville.
Des immeubles modernes, et une piscine toute neuve nous surprennent .
Nous empruntons une petite route pour rejoindre le village de Chirche. Dans ce village, la pente de la chaussée est de 20% sur les 500 m de longueur de la rue (étroite) . Impressionnant.
Au milieu du village, une petite église blanche. A la sortie du village, le mirador de Chirche permet une vue en surplomb de la topologie du lieu avant de retrouver la route TF38.
Nous continuons de prendre de l'altitude jusqu'à un site désigné Montaña de la Cuevitas (1730 m). A cet endroit, les champs de lave noire ont été recolonisés par les pins de Canaries et par des touffes d'herbes vertes et de jolies fleurs jaunes (Descurainia bourgeauania à gauche et aenium simsii à droite) .
Au loin, le Teide toujours aussi majestueux, alors qu'à nos pieds, la coulée de lave semble s'être figée il y a quelques jours.
Dans le creux de la roche, un aénium semble avoir trouvé un terrain fertile. Une grande vipérine rouge (Taginaste) se dresse fièrement dans le paysage austère.
Un peu plus loin, nous partons explorer les pentes du cratère Samara.
Une belle palette de couleur marque le début du chemin qui va nous mener sur l'arête du cratère.
La vue sur l'intérieur de se petit cratère impressionne par ses pentes raides et la roche pulvérulente.
Des blocs de bombes volcaniques se sont écrasées ici. Un peu plus loin, les bouches du Pic Vieux sont parfaitement visibles au centre de la coloration noire du sol .Nous reprenons la TF 21 pour redescendre sur Vilaflor.
Quelques kilomètres avant Vilaflore nous apercevons une cavité pas très loin de la route. Nous partons explorer ce petit tunnel de lave appelé aussi lavatube.
Celui ci possède la particularité d'avoir deux bouches à la sortie. Intéressant à explorer avec une lampe de poche.
Nous regagnons Vilaflor et goûtons aux spécialités canariennes au restaurant Casa Sira San Lorenzo
6ème jour
Avant de reprendre l'avion nous choisissons de faire un petit tour a Adeje et dans les rues de Playa de Las Americas.
Dans le vieil Adeje, le vieux canon
Adeje , l'église Sainte Ursula et à l'intérieur le curieux plafond du chœur.
Nous redescendons à la Playa de las americas , la zone idéale pour les touristes internationaux. Immeubles récents et confortables, des restaurants, des magasins ....
La ville est coquette et bien entretenue.
Des œuvres d'art ornent les promenades en front de mer.
Les transats sont prêts pour le tourisme de masse. Il est temps pour nous de regagner l'aéroport pour rentrer à la maison.
FIN
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