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CHINE - TIBET 2007 seconde partie: régions de Lhasa et de Chengdu
Cette seconde partie du voyage au Tibet de 2007 décrit la partie dans la région de Lhasa, Shigatse, le lac Namtso et le camp de base de l'Everest. La troisième partie sera consacrée à la ville de Chengdu et de la région de Leshan comprenant entre autre la visite du Mont Emeishan.
région de LHASA
Après avoir parcouru la route en 4x4 entre Chengdu et Lhasa (10 jours-1500km) avec une météo globalement pluvieuse, nous voici arrivé dans la capitale du Tibet. La ville, à 3658m d'altitude, au pied de l'Himalaya est un haut lieu de pèlerinage des tibétains, et une ville d'implantation des chinois. Cette partie décrira la ville de Lhasa (regroupement des 2 passages dans la ville), l'excursion au lac Namtso, autre lieu sacré des tibétains, Shigatse la ville aux nombreux temples (regroupement des 2 passages), et l'excursion au camp de base de l'Everest à 5200m.
Une dernière partie sera consacrée à la grande ville de Chengdu et la région au sud de cette ville, autour de la ville de Leshan et de la montagne sacrée d' Eimeshan.
Cliquer sur la carte pour l'agrandir.
Lhasa (11 ème, 17 ème et 18 ème jour)
Cette partie regroupe les photos prises au 11ème et 17 ème jour dans la ville et à proximité. La ville de Lhasa est une cité de 250 000 habitants dont près de 20% de chinois (Han).
Nous logeons dans un petit mais confortable hôtel situé dans une rue très animée car situé à côté du temple de Ramoche. La rue est fréquentée de nombreux camelots et bordée de petites échoppes.
La rue de notre hôtel le matin de bonne heure est calme. L'hôtel est équipé de chauffage de l'eau solaire et la lessive se fait à la main sur le toit.
Scène de rue devant le temple de Ramoche
Les fleurs occupent une grande place dans le coeur des tibétains et un joli bouquet est une offrande pour le temple de Ramoche. (deuxième temple après celui du Jokhang)
Devant le temple, les tibétains achètent des balais, ou de la nourriture pour les déposer dans le temple de Ramoche.
Le temple de Ramoche couvre 4000m² . Il a été fondé au 7ème Siècle. Il abrite une statue de bouddha à 8 ans.
Le temple a subi les destructions des mongols de Gengis Khan au 13ème siècle et de la révolution culturelle dans les années 1960
http://en.wikipedia.org/wiki/Ramoche_Temple
Après leur long périple (>1000km), les pèlerins arrivent a Lhasa et terminent par une circumcirculation (sens horaire) en se déplaçant en se couchant et en se relevant avant d'avancer d'un pas latéralement autour du temple de Jokhang.
Sur la place de Barkhor, le temple de Jokhang est le premier temple de Lhasa. Il a été fondé en 639 pour fêter le mariage entre le dalaï lama et une princesse chinoise de la dynastie des Tang . Les pèlerins se prosternent devant l"entrée.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_de_Jokhang
Certaines tibétaines âgées se prosternent en gardant les pieds joints par une corde. Des bonzes prennent un moment de repos sur la place Barkhor, parvis du temple du Jokhang .
Les deux daims de part et d'autre de la roue du Dharma et le cylindre doré, banière de victoire sont des symboles du bouddhisme.
La roue représente l'enseignement de Bouddha et les daims font référence à son premier discours dans un parc aux daims à Varanasi en Inde.
Le temple est surmonté de têtes de dragons et de divinités. L'intérieur du temple est généralement fermé, et je profite d'un bref temps d'ouverture pour accompagner les pèlerins.
La cour intérieure ouvre sur des salles. L'une d'elles contient le Jaowo, une statue de Bouddha à l'age de 12 ans faite de son vivant. C'est la statue la plus vénérée du Tibet.
Les plafonds sont superbes tant par l'harmonie des formes que par celle des couleurs.
Mais, le temple qui avait déjà subi d'importantes dégradations pendant la révolution culturelle, mais s'était relevé, subit depuis 2013 l'assaut d'un nouveau genre, du gouvernement chinois. Sue le témoignage des blogs de quelques rares touristes admis au Tibet, le flux des pèlerins a été tari sur les chemins menant à Lhasa, les magasins autour du temple sont démolis ou restructurés. Un grand centre commercial et touristique accompagné d'un parking souterrain sous la place Barkhor est en construction. Quel regret que le peuple tibétain et leur culture soient sacrifiés dans l'indifférence générale alors qu'ils font partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le Tibet devient un parc d'attraction pour touristes.
Dominant la ville de Lhasa sur la colline rouge, la silhouette imposante du Potala. Ce palais d'hiver du Dalaï Lama a été fondé au VIIème S, mais la construction actuelle date du XVII ème S par le 5 ème Dalaï Lama. (vue depuis la terrasse de notre hôtel).
http://whc.unesco.org/en/list/707 -- http://en.wikipedia.org/wiki/Potala_Palace
Le palais haut de 13 étages était la plus haute construction humaine de son époque. la bâtiment contient plus de 1000 pièces.
La partie blanche abritait l'administration du Tibet (Podrang Karpo) et la partie rouge brun (Podrang Marpo) était dédiée aux études religieuses (et à la prière). Une école formait les plus hauts cadres tibétains.
Le 14ème Dalaï Lama s'est enfui de ce palais pour l'Inde en mars 1959.
En 1966, la révolution culturelle envoya 20 000 gardes rouges, qui détruisirent ou pillèrent beaucoup des trésors du Potala (or, manuscrits, peintures, statues...). Difficile de connaitre l'authenticité de ce qui est présenté. Ici aussi si les chinois ont financé une partie de la restauration, une partie des bâtiments du quartier du Shöl, au pied du Potala, a été détruite au cours de 20 dernières années pour faire la place de la Libération.
Nous avons la chance de visiter l'intérieur du palais car les visites sont contingentées, l'attente longue et le temps de visite limité à 1h30. Les photos à l'intérieur sont interdites (sauf à payer un droit exorbitant). Après quelques escaliers, nous pouvons voir la ville de Lhasa et la place de la Libération.
Une grande rampe nous élève vers le Palais Blanc. Nous avons pu profiter d’une visite guidée par Charles-Hervé et Martine, deux marseillais très sympas et férus de religion tibétaine rencontrés sur place.
Dans le Palais, nous pouvons admirer des salles avec des Bouddhas dorés de grande taille avec de nombreuses offrandes à leur pied. Un bouddha de 3.8 tonnes d'or aurait été présent dans ce temple. Généralement des moines méditent sur des chaises dans la pénombre, indifférents à la circulation du flot de touristes qui foulent ces lieux sacrés.
Les murs sont couverts de peintures polychromes, inspirés des divinités indiennes, mais on n'a guère le temps de s'attarder.
Des centaines de manuscrits religieux et de statuts, sauvés par le peuple tibétains après la destruction des monastères, ont été ramenés au Potala.
Sur l'esplanade, juste en face du Potala, le drapeau chinois flotte au vent, devant le monument de la libération pacifique du Tibet tout un symbole. Le monument de marbre blanc érigé en 2002 est, d'après son auteur chinois, une évocation du Mont Everest ...)
Sur le coté de l'esplanade, un parc avec de jolis bassins est ombragé par ces grands arbres, qui offrent un peu d'ombre dans cette journée ensoleillée (attention UV avec l'altitude).
Le Potala est délimité par un mur de plus d'un kilomètre qui abrite un bon millier de moulins de prières.
Vue depuis l'arrière du palais, ou se trouve le jardin de Dzongyao Lukhang avec son bassin .
Chörten dans la jardin Dzongyao Lukhang.
Les toits de Lhasa sont aussi encombrés que les rues.
Les rues très animées du cœur historique de Lhasa, autour du temple de temple du Jokhang .
Les boucheries et le transport des carcasses de porc nous ouvrent l’appétit.
Mais nous hésitons encore avec la fabrique de pâtes de riz (Les pâtes sont une invention chinoise) et le marchand de légumes.
Une charmante dentiste propose ses services. Dommage, nous n'avons pas mal aux dents.
Dans la vieille ville, l'architecture traditionnelle arbore ces belles fenêtres fleuries.
La rue autour du temple du Jokhang est un alignement de petites boutiques, tenue par des jeunes tibétains accueillants parlant un anglais récent.
De nombreuses échoppes proposent des objets liés à la religion tibétaine, aux pèlerins comme aux touristes, qui ici sont plus nombreux.
Nous y trouvons des objets insolites comme ces piles de chapeaux, ou ces chauves -souris ou champignons séchés.
Les poignards tibétains aux étuis ciselés sont très prisés.
Quelques visages rencontrés dans la ville. Quelques musulmans de la minorité Hui sont identifiables à leur tenue vestimentaire (la ville comporte deux mosquées).
Lhasa se transforme très vite sous l'impulsion d'investisseurs chinois. Ce néon vante une marque de bière tibétaine.
La ville est en pleine transformation et les centres commerciaux s'implantent tant au centre qu'en périphérie.
La ville moderne de béton et de verre remplace le vieil habitat historique. Vaste débat entre la préparation du futur et la conservation d'un passé glorieux.
Des grands magasins modernes avec la climatisation qui vendent des jeans, un zeste de restauration rapide avec une musique pop internationale et même un magasin Play Boy !... Le choc des cultures !...ou la disparition des cultures ?
Petite promenade nocturne dans les rues de Lhasa qui prend des airs de Las Vegas et retour sur le parvis du Potala.
De nuit, le Potala impose sa silhouette sur toute la ville. Nous ne pouvons nous empêcher de penser à l'avenir de ce témoignage du passé.
Lac NAMTSO ( 12ème et 13 ème Jour )
Nous quittons Lhasa par un grand rond point dominé par des yaks dorés en direction du Nord vers Amdo. Nous longeons les voies du "train du toit du monde", le Qinhai Tibet train, qui parcoure 1956km jusqu'à Xining en 24h (Puis Xian et Pekin) .
Ce train , fierté des chinois est un défi technologique: 286 ponts, 7 grands tunnels, cols à plus de 5000 m, zone sismique, permafrost. Il a coûté 2.7Md d' €. L'arrivée tardive de nos visas nous a empêché de prendre ce train (pressurisé) le plus haut du monde. Regrets. .
Notre route goudronnée quitte la plaine verdoyante pour s'engager dans une gorge parcourue par un torrent boueux.
Les tentes des nomades retrouvent place dans le paysage semi désertique.
Les ouvrages d'art de la voie ferrée dominent les tentes et les troupeaux de yaks
Un dernier village nous permet de refaire le plein avant de nous engager plus avant dans ce désert.
Une belle route goudronnée nous emmène vers un col
Sous les drapeaux de prière, une pierre gravée marque le passage du col de La Ken La à 5190m.
Nous nous laissons tenter par une petite ascension sur la barre rocheuse au dessus du col, sous le regard narquois des aigles.
Le GPS marque 5320m. Incontestablement, l'altitude fait son effet au moindre effort.
Au loin, le lac sacré étale son bleu intense sous les cumulus blancs. C'est le deuxième plus grand lac salé de Chine et le plus haut du monde de cette taille. Pour y arriver, nous traversons cette plaine aride ou les yaks sont guidés par des tibétains équipés de mobylettes chinoises. Le progrès.
Dans ce désert froid et ces grandes étendues, le cheval , la plus noble conquête de l'homme est indispensable. Ils vivent ici en semi liberté. Nous arrivons sur la presqu'île de Tashi Dor sur la rive Est du lac (lac 70 km x 30 km). On est encore à 4750m d'altitude.
Les yaks, placides se laissent approcher pour la photo à moins d'un mètre.
Les rochers jumeaux sacrés de la presqu'île de Tashi Dor disparaissent sous les banderoles chargées de drapeaux de prières désignés Loungta. La colonne à gauche chargée des drapeaux porte le nom de Darchok. Des temples sont enchâssés dans la falaise.
Une nouvelle banderole est tendue, les chevaux du vent emporteront les mantras imprimés sur les couleurs symboliques du bouddhisme.
Le pied des rochers jumeaux et de la falaise, et pratiquement toutes les pierres du site sont gravées de caractères tibétains, preuve d'une très longue vénération du lieu. Au loin, les nuages noirs se font menaçants et le vent se lève.
Nous faisons un petit tour à pied sur les collines surplombant le site. Des chèvres viennent à notre rencontre et nous regardent étonnées.
Nous redescendons pour dormir dans le village d'Algéco, alimenté par un petit groupe électrogène. Nous réalisons discrètement une dérivation sur notre plafonnier pour recharger les appareils photos et le GPS.
13ème Jour Lac Namtso - Shigatsé
( cette partie regroupera aussi les photos prise au retour de l'Everest le 16ème jour)
Le matin, surprise, nous repassons le La Ken La Pass, toujours à 5190m, mais dans la neige, tombée au cours de la nuit.
Les yaks protégés par leur épaisse fourrure nous regardent passer. En perdant quelques centaines de mètre d'altitude, la pluie fait place à la neige. Nous avons quitté la grande route de Lhasa pour prendre une piste boueuse en direction de Shigatse.
La piste s'engage à nouveau dans le massif et remonte vers un nouveau col.
La montée du col dans la neige sur une piste irrégulière sans protection et dans le brouillard nous prouve la dextérité de nos valeureux pilotes. La piste S304 franchit le col à 5442 m. C'est notre record !...
Les yaks se réchauffent comme ils peuvent en cette fin de juillet.
La piste boueuse quitte les hauts plateaux pour descendre progressivement vers la vallée.
Les premières maisons en dur font leur apparition et les gamins accourent.
Les nuages s'éclaircissent au fur et à mesure que la piste redescend dans la vallée.
Nous arrivons le long de la Yarlung Zangbo River qui s'appelle plus en aval le Brahmapoutre. Des coins de ciel bleu apparaissent enfin. Après avoir traversé un grand pont métallique, nous trouvons la grande route N° 318 qui va de Lhasa à Katmandou (920km et 3 cols à plus de 5000m).
Dans la vallée, une vache décorée paît et regarde passer les curieux touristes. Les coteaux arides sont profondément entaillés par l'érosion.
Après une longue journée, nous arrivons à Shigatse, la deuxième ville du Tibet (46 000 habitants) , 360km à l'Ouest de Lhasa, .
Le monastère de Tashi Lhunpo est la résidence du Panchen Lama, le deuxième personnage du bouddhisme tibétain derrière le Dalaï Lama.
Mais après le décès suspect du 10 ème Panchen Lama en 1989, le gamin de 6 ans qui avait été désigné comme sa réincarnation a été séquestré par le gouvernement chinois et n'a toujours pas été libéré.
Le monastère qui a été fondé par le 1er Dalai Lama en 1447 est émouvant à visiter, et certaines parties auraient besoin d'une restauration.
Le long des ruelles pavées qui s'étirent entre les bâtiments, quelques détails architecturaux campent le décor.
De nombreux visiteurs chinois ou occidentaux parcourent les ruelles du monastère en écoutant les commentaires de guides.
Au cœur du monastère, la partie rouge est consacrée à la religion tibétaine et l'on retrouve les symboles de la roue et des daims.
Un oiseau anthropomorphe maîtrise un serpent tandis qu'un dragon doré semble s'échapper du toit.
Un tambour doré domine la cour intérieure ou s'était déroulé l'exécution de moines par l'armée populaire de libération lors de la révolution culturelle. Les 4000 moines avaient été envoyé en camps de rééducation et le monastère avait été détruit et ses trésors (tablettes, statues, peintures,...) saccagés.
L'intérieur comporte de nombreuses salles décorées de peintures presque naîves. Celle ci nous évoque blanche neige avec les 8 nains.
De grands bouddhas (26.5m de haut) sont enserrés dans de hautes salles ou pendent les tentures multicolores. Quelques moines méditent à leurs pied, indifférents à la circulation des touristes.
Quelques unes des peintures murales. La dernière représente une calligraphie, marque de l'influence de la civilisation arabe sur cette branche de la route de la soie.
Quelques poignées de jeunes moines suivent leur formation religieuse dans ce monastère qui a rayonné pendant des siècles sur tout le Tibet.
La construction de torchis et de bois nécessite un entretien régulier face au rude climat . Des murs qui abritent une longue suite de tambours à prières parcourent la montagne autour du temple. Sur la photographie de droite, le Dzong de Shigatse, qui était un monastère fortifié antérieur à celui de Lhasa, entièrement démantelé pendant la révolution culturelle et en fin de reconstruction (2005-2007)
Sur la place devant le monastère, cette statue en bronze nous invite à voir le côté moderne de la ville
Notre hôtel dans le centre ville, aux antipodes de l'architecture tibétaine. On trouve même de jolis bouquets chez le fleuriste du quartier.
Repas dans un petit restaurant de Shigatse et départ le lendemain en direction de Tingri sur la route du Qomolongma.
14ème Jour Shigatsé -Tindri (camp de base de l'Everest)
De bon matin, nous quittons Shigatsé sous une pluie battante. Les stratus s'accrochent sur le relief.
La route 318, a subi les assauts de cette saison des pluies arrivée précocement. Les murs de soutènement ne supportent pas la pression de l'eau et les engins s'affairent à garder la voie stratégique ouverte.
Nous franchissons dans le brouillard le col de Gyantso La à 5260m d'altitude, c'est la limite entre la région de Lhasa et celle de Tingri. De l'autre côté, le ciel nous semble moins gris.
Nous faisons un petit arrêt à Tingri (4350m) pour un repas sympathique dans un décor rustique. Peu après, nous quittons la grande route 318 qui permet de traverser la chaîne de l'Everest vers Katmandou, pour emprunter une piste au milieu des champs de cailloux.
Des trouées de ciel bleu nous laissent espérer une amélioration inespérée à l'approche du toit du monde. Les villages s'espacent et leur taille se réduit.
Un dernier poste de police contrôle l'accès à ce désert d'altitude. Un attelage franchi le poste derrière nous.
Une pancarte indique que l'on est dans la bonne direction, mais la piste est de moins en moins visible dans les champs pierreux. Les chauffeurs vont de cairn en cairn.
. La piste ne redevient visible que pour franchir les obstacles. Les rares croisement sont alors délicats. Le ciel se dégage par moment, laissant entrevoir les pentes au dessus de 8000m, mais les sommets qui font rêver (Everest, Cho Oyu, Makalu, Lhotse) se dérobent à notre vue.
Il faut franchir des gués, certains ponts n'étant pas encore terminés. le décor devient purement minéral. Mais la présence humaine n'est pas loin.
Un tag tibétain fait de cailloux blancs reste pour nous une énigme. Un troupeau de chèvres et de moutons cherche une rare nourriture.
Des yaks lourdement chargés parcourent ce territoire vers une destination inconnue.
Notre chauffeur sort du bourbier un concurrent d'un rallye organisé par Petronas, mais un peu plus loin, leur passage a défoncé la piste et il faut toute l'adresse de notre chauffeur pour ne pas rester englué.
Un tibétain, pieds nus, apparaît et vient discuter avec nos chauffeurs. Un peu plus loin un petit gamin sort d'une tente et vient à notre rencontre.
Après une zone herbeuse, nous retrouvons les cailloux à l'approche du camp de base. Nous arrivons à 5200 m et les nuages ont envahis la haute vallée et un crachin breton nous accueille. Une vingtaine de tentes sont alignées le long de la piste. C'est le camp de base du Qomolongma, le nom chinois de l'Everest.
A coté du camp, le monastère de Rongbuk est le plus haut du Tibet . Les parois rocheuses dominent le camp en se perdant dans le brouillard.
Nous faisons tout de même un petit tour au dessus du camp. Mais impossible d'obtenir une vue vers les sommets 3500 m plus haut .
Dans notre tente, le poêle où brûle les galettes de bouse de yak sert aussi à chauffer notre repas . Nous dormons sur des caisses de bois enveloppés dans des couvertures. Confort spartiate, mais ambiance conviviale. Petite observation, ici, les téléphones portables sont parfaitement connectés!... Bravo à China Mobile.
15ème Jour Camp de Base - Shigatsé
Après une nuit, où l'on se réveille à cause du manque d'air et les tempes qui tapent, la surprise du matin est la neige qui a recouvert le paysage. Les petites tibétaines montent sur les tentes pour dégager la neige lourde.
Nous montons au monument du camp de base. Un militaire nous demande de le prendre en photo, puis c'est à notre tour. Mission accomplie.
Les autorités locales imposent un départ en convoi du camp en raison de la neige. Sur la route, les travaux d'aménagement en vue des jeux olympiques vont bon train malgré le mauvais temps.
Lors du retour sur Shigatse, le temps s'améliore et quelques cimes enneigées apparaissent au loin. Un troupeau de yaks franchit un gué dans un amas de cailloux . Un peu de végétation réapparaît pas très loin de la route.
Nous traversons un hameau avec deux ou trois maisons . Un joli petit veau en liberté regarde avec inquiétude notre 4x4
Aucun adulte n'est visible, mais les gamins participent activement aux travaux familiaux.
Le paysage a complètement changé les couleurs avec l'arrivée du soleil et les champs de neige s'illuminent .
Des barkhanes, dunes en forme de croissant apparaissent au pied des collines alors que nous retrouvons la grande route N° 318 " la route de l'amitié" qui déroule son ruban d'asphalte de Tingri vers Shigatse
Les villages se densifient et les montagnes prennent de jolies couleurs en cette fin d'après midi.
Le soleil couchant renforce les couleurs minérales de ces collines érodées.
16ème Jour Shigatsé - Lhasa
Nous retrouvons la plaine du Yarlung Zangbo (Brahmapoutre), gonflé par les pluies des derniers jours.
Nous retrouvons une zone de barkhanes (dunes en forme de croissant) à l'ouest du village de Jiangdangxian.
Nous ne résistons pas à une petite promenade au milieu de cette curiosité géologique formée par les vents qui peuvent souffler fort et emporter le sable jusqu'au cœur de la Chine.
De l'autre coté du fleuve, la montagne semble être un énorme tas de sable sur laquelle on aurait versé des poignées de cailloux noirs.
Après avoir traversé une gorge, les montagnes au sud se dévoilent enfin et les sommets enneigés à plus de 7000m offrent un beau spectacle.
Le long de la route, de maisons neuves montre de nouvelles implantations. A coté d'un village, ce moulin utilise l'eau d'un petit torrent pour extraire de morceaux de bois une teinture.
Le blé est cultivé dans cette vallée et le battage se fait à la main sur les rues des villages.
A proximité du village, les femmes font la lessive dans un petit ruisseau et terminent par un brin de toilette, sous l’œil d'une petite chèvre blanche.
Un attroupement nous attire et nous assistons à une course de chevaux au milieu d'un public passionné et accueillant.
Les chevaux décorés et les cavaliers en grande tenue sont présentés au public
Puis, ils rivalisent dans des jeux d'adresse comme le tir à l'arc au galop sur cette petite cible.
Ou comme ces acrobaties sur leurs valeureux petits chevaux.
Après chaque série d'épreuves, ils reviennent en groupe, fiers de leurs exploits équestres.
Nous arrivons sur Lhasa en fin d'après midi, et nous retrouvons ses grands boulevards, (feux à décompte de temps), ses publicités et sa circulation.
17ème Jour et 18 ème jour - Lhasa
Après une dernière nuit tibétaine, et un petit tour de ville, nous allons au nouvel aéroport international de Lhasa Gonggar situé 45 km plus au sud (3500m, ce qui en fait un des plus haut du monde) en fin d'après midi pour prendre le vol en direction de Chengdu.
Pour la fin du voyage, voir la 3ème partie: Chengdu, Leshan et Mont Emeishan.
Tags : Chine, Tibet, Lhasa, Shigatse, Lac Namtso, Everest, Qomolongma, Lhassa, Tingri, route 318
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