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Alpes - Valgaudemar en famille-août 2014
Un circuit en famille dans la partie ouest du massif des écrins, dans la belle vallée du Valgaudemar.
3 nuits en refuge et deux nuits en camping au programme. Mes petits enfants (9 ans et 13 ans) ont apprécié cette première sortie sur un petit circuit de plusieurs jours en refuge. La météo a été clémente au milieu d'un été particulièrement pluvieux et froid dans les Alpes.
Un parcours dans un cadre de haute montagne, avec des animaux que l'on peut admirer de près et des gîtes accueillants. De quoi satisfaire notre petite équipe.
Comme l'an passé (voir récit sur Samoëns) , ma fille Fabienne et Hervé, mon gendre me demandent de préparer pour leur famille une petite randonnée de plusieurs jours dans les Alpes début août avec 3 nuits en refuge et quelques jours en camping dans les Alpes. J'ai carte blanche sur le lieu.
Je détermine deux parcours: le premier pas trop haut, dans le Vercors et l'autre au dessus de 2000 dans le massif des Ecrins, car la météo de cet été est très instable.
Avec les petits enfants, même s'ils sont sportifs (VTT, course à pied, tennis,..), je préfère jouer la sécurité et retenir des parcours pas trop longs entre refuges, quitte à faire une seconde sortie l'après midi.
Dix jours avant la sortie, et au vu des prévisions météo, je réserve mes refuges: Chabournéou et Vallonpierre dans la vallée du Valgaudemar et dans le parc national des écrins.
Nous quittons le parking en contrebas du refuge de Giobernay en fin de matinée.
Montée au refuge de Chabournéou
Nous trouvons facilement le chemin de Gioberney vers le refuge de Chabournéou cette partie est surnommée le sentier du ministre.
Il longe d'abord le torrent de Giobernay avant de traverser ses eaux claires (1550m) sur une passerelle.
Le sentier s'élève doucement à flanc de montagne en entrant dans le vallon de la Severaisse. Les joubarbes à toile d'araignée dressent leurs belles inflorescences roses entre les rochers.
Un petit regard en arrière pour apercevoir le vallon de Giobernay, alors que devant nous, les nuages enveloppent le Sirac .
Pendant que nous pique niquions le long du torrent de Pis, les nuages se sont bien accumulés sur les sommets et nous décidons de ne pas monter par le vallon et la cabane de Pis et d'aller directement au refuge. Au pied de la pointe de Chabournéou, les névés sont tout proches.
Le dernier tronçon du chemin est plus raide, mais la vue de l'objectif lance la compétition entre nos deux jeunes.
http://www.chabourneou.fr/
Après deux heures de marche, nous atteignons le refuge (2020m - 32 places). Nous déposons nos sacs et repartons rapidement à l'extérieur pour explorer le vallon des Roux, à l'est du refuge, sous un ciel de plus en plus menaçant. Juste à côté du refuge, un lys martagon (plante protégée) avec ses pétales recourbés attire notre attention.
Nous remontons le vallon des Roux, avec l'objectif d'atteindre les névés au pied de la brèche des Roux, mais la pluie nous fait rebrousser chemin.
En arrivant vers le refuge, ce chamois nous observe depuis son promontoire. Nous continuerons de le regarder depuis l'intérieur du refuge.
Avec le crépuscule, le soleil refait une apparition tardive, illuminant les flancs du Sirac.
Après un copieux et bon plat de lasagnes et du fromage de la région, nous passons une bonne nuit dans notre dortoir dont les 16 places sont toutes occupées.
de Chabournéou au refuge de Vallonpierre
Après une nuit calme, réveil à 7h00 et Petit déjeuner à 8h00. Paré pour une nouvelle journée.
A côté de nous, une famille néerlandaise avec deux enfants. Cela les change des Pays Bas. Ils partent aussi vers Vallonpierre.
Dehors, l'air du matin est frais (quelques degrés), mais le soleil gagne le fond de la vallée. Nous quittons le refuge vers 9h00.
Le Sirac (3440m) se dévoile dans la lumière oblique du matin.
Avec l'ensoleillement, les nuages se développent en fond de vallée. Notre parcours sur l'ubac nous fait traverser de nombreux ruisseaux.
L'eau est fraîche et les roches glissantes, gare aux chutes. Les nuages recouvrent désormais tout le fond de la vallée.
Une petite difficulté dans la traversée de ce névé sur une bonne centaine de mètres. La glace est dure et nécessite de la prudence car une glissade nous emporterais sur une bonne centaine de mètres en contrebas, dans les rochers.
Le soleil a gagné notre vallon et nous réchauffe. Les nuages en contrebas s’effilochent , annonçant une belle journée.
Quelques rhododendrons terminent la saison et offrent de belles touches de couleurs dans un monde minéral.
Au dessus de nous, ce curieux rocher que nous apercevions depuis le refuge et que nous avons surnommé "la tête de lapin", en face de nous, les pics du Vacivier et le pic du Says (3421m)
Après avoir contourné l'arête du banc des aiguilles (vers 2300m), nous rejoignons le pré de Vallonpierre 100m en contrebas.
Quelques rochers le long d'un ruisseau offrent un décor parfait pour la pause casse-croûte et quelques nouilles chinoises préparées sur le réchaud !..
Le pré est couvert de fleurs: d'Arnica, une benoîte des Alpes et un papillon (Tabac d'Espagne ?) sur une fleur d'adénostyle.
Nous arrivons au refuge de Vallonpierre (2271m) vers 14h30. Le nouveau refuge (39 places) a été construit en 2000 au bord d'un petit lac, entre de gros rochers et à côté de l'ancien refuge.
Nous déposons nos sacs à dos et repartons pour une exploration des alentours du refuge et profiter du grand soleil.
Le Sirac (3440m) reste encore enturbanné, mais finira bientôt par se découvrir.
Partout des marmottes poussent leurs cris stridents, mais se laissent volontiers approcher.
Les jeunes marmottes doivent profiter au maximum des derniers jours d'été . Le crépuscule arrive et les chiens (borders collie) ont redescendus les moutons dans le pré à côté du refuge.
L'activité autour du refuge prenant fin, deux chamois viennent au bord du lac . Le Sirac disparaît à nouveau dans les nuages avant de disparaître dans la nuit
Après un délicieux repas en compagnie de la famille hollandaise, il est temps de gagner le dortoir. Quelques ronflements se font entendre rapidement !... Bonne nuit les petits.
Col et pic de Vallonpierre (2741m)
Réveil comme d'habitude à 7h00 et petit déjeuner vers 8h00. Grand soleil prévu pour la journée. Objectif du jour: le pic de Vallonpierre qui domine le refuge de son arête aride.
Le chemin (GR54 - tour du vieux Chaillol) monte à travers les alpages où les marmottes courent d'un trou à un autre, relevant par moment la tête pour nous observer.
Le chemin s'élève rapidement et l'herbe laisse la place à des schistes noirs et arides (Lias - jurassique). Nous atteignons le col de Vallonpierre (2607m).
Le GR54 bascule rapidement sur l'autre versant dans la vallée du Drac Blanc. De chaque côté, les pentes sont raides.
Heureusement le sol est sec. ( le sol devient très glissant en cas de pluie).
Au col, une arête s'étire jusqu'au pied du Sirac. Nous partons de l'autre côté sur une arête dénudée vers le pic de Vallonpierre. Heureusement, il n'y a pas de vent.
Il ne faut pas être sujet au vertige pour s'engager sur cette arête. Les enfants ne semblent pas impressionnés.
Pause et repas au somment du pic de Vallonpierre (2741m).
Descente avec précaution dans les schistes friables (à éviter par temps de pluie).
Nous redescendons vers le col de Vallopierre puis retour par le GR54 vers des paysages moins lunaires.
Nous profitons de la fin de la descente pour regarder un spectacle de jeu entre deux jeunes marmottes à proximité de leur terrier: courses poursuites d'un trou à l'autre, se dressant sur leur séant au moindre bruit . Leurs jeux s'interrompent par un cri strident car un aigle majestueux plane au dessus. Dernier arrêt au bord du lacs pour regarder têtards et grenouilles en grand nombre.
Après le repas, nous avons droit à une conférence sur les chauves souris par une jeune femme du parc des écrins qui est venue faire un recensement dans les cavités autour du refuge. Nous retrouvons notre dortoir après avoir admiré un beau ciel étoilé.
col des Chevrettes et descente à Giobernay
Après le petit déjeuner, nous préparons nos sac en vue de la descente prévue en début d’après-midi et les laissons dans la salle du refuge. Ce matin, nous n'emportons qu'un seul petit sac . initialement, j'avais envisagé de redescendre vers Rif de Sap par le col des chevrettes, mais le gardien du refuge m'indique que l' sentier n'est pas marqué et que certaines pentes sont délicates.
Nous montons derrière le refuge dans le vallon de Vallonpierre en direction du col des Chevrettes (2592m). Le chemin n'est pas très bien marqué, mais nous ne pouvons nous tromper.
Au milieu du vallon se dresse le piton de l'Ocanière constituée de roches volcaniques (du Trias). Nous escaladons la base du piton parsemé de blocs rouges et de roches volcaniques. Nous escaladons les éboulis pour atteindre cette grotte.
Il n'y a pas de chauve souris, mais une belle vue sur le pic de Vallonpierre.
Nous grimpons jusqu'à ces trous dans l'arête rocheuse mais renonçons à passer de l'autre côté car trop risqué.
Nous atteignons facilement le col des Chevrettes et le vallon du cros des chevrettes (vers les cabanes de Lavine) et l'aiguille de Morges (2986m)
Un aigle nous survole dans le col. Des petites gentianes poussent au milieu des éboulis.
La glissade sur névé a plus d'adeptes que le sentier dans les cailloux instables.
Les blocs de roche volcaniques rouges ou vertes, compactes ou alvéolées remplissent le fond du vallon. Arrivé au refuge, des échantillons de ces roches sont posées sur le rebord de fenêtre ainsi que quelques os de la faune locale.
Nous récupérons nos sacs à dos au refuge et jetons un dernier regard sur notre terrain de jeu avant de redescendre dans la vallée par le GR54.
Une pose s'impose dans la descente pour manger et nous désaltérer.
Nous atteignons le vallon de la Severaisse et regagnons l'autre rive qui nous amène directement au parking., que nous atteignons à 15h50.
Nous regagnons la Chapelle en Valgaudemar (1070m) et installons notre tente au camping des Marines. Nous avons beaucoup de place et il n'y a pas de clôture. La liberté. Le ciel s'est bien dégagé en fin de journée et la pleine lune est bien agréable pour une petite promenade nocturne sur la route déserte.
Lacs de Pétarel
La météo doit se dégrader et les orages sont annoncés pour la fin de journée. Nous décidons de monter aux lacs de Petarel. Si le temps le permet, nous tenterons la boucle par le col de Pétarel et le col de la Beranne (2450m) .
Nous traversons le hameau de Portes (1240m) et empruntons un chemin qui offre de belles vues sur la vallée de Valgaudemar . On aperçoit notre tente.
Ce chemin est une partie du GR de pays "tour du vieux Chaillol".
Le sentier en forêt est bien agréable à suivre car il monte doucement jusqu'au torrent de Petarel. Ensuite la pente devient plus forte.
digitale jaune, ?, amanite et gentiane
Après avoir remonté le torrent de Petarel et ses cascades, nous atteignons les ressaut qui permet d'accéder aux lacs.
Deux petits lacs commencent la série de 7 lacs qui s'échelonnent dans le vallon.
Un chamois et son petit s'abreuvent dans un point d'eau à coté du premier lac, nullement effarouchés par notre présence.
l'eau cristalline des deux lacs de Petarel suivants, nous invite à nous asseoir, écouter le silence et admirer le décor. Repas et repos.
Quelques groupes font comme nous.
Nous nous baladons dans cet endroit un peu magique autour des lacs. Mais dans le ciel les gros nuages gris s'amoncellent.
Nous montons tout de même au dessus de cette cascade pour surplomber les lacs.
La vue mérite l'effort fourni. Dommage que le soleil et les beaux cumulus ont disparus. Les cumulonimbus ont pris la place.
Nous redescendons par précaution par le même chemin, et nous retrouvons nos chamois en limite de la forêt.
Un gros orage remonte la vallée du Valgaudemar. Il faut hâter le pas. Mais ce ne sera pas suffisant et la fin de la randonnée se fera sous une pluie battante.
La météo annonce du mauvais temps pour le lendemain. Nous decamperons dans la matinée pour rejoindre Avignon, suite des vacances pour ma fille et sa famille. Je prends le train pour remonter en Ile de France.
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Cette sortie en montagne a été l'occasion pour tous de découvrir le plaisir d'un petit circuit, dans un cadre alpin magnifique (Sirac 3440 m) et une météo clémente. Quelques passages délicats qui nécessitent prudence et permettent aux plus jeunes de prendre de l'assurance, comme le passage du névé, ou le parcours en arête du pic de Vallonpierre. Le parc des Ecrins donne l'occasion d'approcher chamois et marmottes habitués à la présence humaine. Rendez vous à l'année prochaine.
Fin
Tags : Alpes, Ecrins, Valgaudemar, randonnée, montagne, refuge de Chabournéou, refuge de Vallonpierre, lacs de Pétarel.
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Commentaires
De très jolies photos qui me rappellent les vacances et randonnées dans ce merveilleux parc des écrins
Patricia
1LIOTMardi 11 Novembre 2014 à 17:47
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Un grand merci pour votre témoignage bien documenté qui m'a permis de réaliser un de mes projets. Je cherchais justement à passer 4j en montagne du côté du refuge de Chabournéou; mission accomplie en juillet dernier avec 2 amies et nos 3 fils de 12 ans. Nous avons fait exactement votre itinéraire, tout le monde était ravi, c'était vraiment super !!! myriam