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Alpes - des arêtes en Beaufortin -
Cette année, c'est un circuit en 8 pour parcourir deux belles arêtes dans le Beaufortin avec deux nuits en refuge.
C'est avec trois amis que nous programmons ces cinq jours dans cette région qui est restée à l'abri de la voracité des promoteurs immobiliers et des stations de ski de masse (pas de remonte-pentes, de télésiège, de télécabines, de pistes dénudées...).
Nous sommes en période Covid avec des contraintes dans les refuges (apporter son duvet, ses chaussons, son gel, ses masques) . Nous retenons un circuit en 8 qui nous permet de repasser à la voiture en milieu de parcours afin de compléter la nourriture et changer quelques tenues. Ca évite des sacs trop lourds.
Cet été a aussi été particulier par une météo très instable pendant tout le mois de juillet et même début aout, mais ça présente l'avantage d'avoir des alpages bien verts et encore parsemés de jolies fleurs.
C'est dans le Beaufortin que j'ai prévu cette sortie, un massif que j'ai déjà parcouru plusieurs fois il y a quelques années avec d'autres amis.
JOUR 1 - Conflans et lac de Saint Guerin
Nous arrivons de La région parisienne le lundi 9 aout et faisons une première halte touristique dans la citadelle de Conflans. En 1935 duc Charles Albert de Savoie la réunit avec la ville de l'Hopital sous Conflans pour constituer la commune d' Albertville.
Cette cité médiévale fortifiée domine la confluence entre l'Isère et l'Arly. https://www.pays-albertville.com/fiches/cite-medievale-de-conflans/
entrée dans la cité par la la Porte de Savoie, la fontaine Anselme (1711) et ses petites ruelles pavées.
L' église Saint Grat de Conflans (XIII S) dans le style baroque savoyard néoclassique, et sa chaire sculptée.
La Grand Place et la maison rouge (musée) est bien agréable.
La tour Sarrasine (XII S) et la vue depuis les jardins sur Albertville
Un dernier arrêt s'impose devant la fromagerie de Beaufort pour s'approvisionner en Beaufort d'été. Un régal pour les papilles. Puis nous prenons la route en direction d'Arèches et nous montons au barrage du lac de Saint Guérin. Premier piquenique dans ce décor bucolique à 1565 m d'altitude.
Nous commençons par le tour du lac de Saint Guérin. Avec les pluies des semaines précédentes, les alpages sont verdoyants et les épilobes en pleine floraison.
Nous arrivons à la passerelle himalayenne, flambant neuve. pour franchir un bras du lac.
La passerelle permet d'admirer les eaux bleu turquoise du lac de Saint Guerin.
A l'opposé, on peut distinguer le barrage de Saint Guerin.
Nous poursuivons notre petit tour en direction du col de la Louze. Les torrents sont bien alimentés, de le chemin est encore bien boueux par endroits. Avec la fin d'après midi, le voile nuageux se disperse. Mais il est temps de commencer à redescendre pour aller installe notre campement.
Nous revenons par la rive gauche du lac . Une pancarte informe que le chemin est fermé depuis 2015 en raison de chûtes de pierres !...
Sur la première photo, à gauche, l'arête que nous parcourrons le lendemain.
Le barrage voute de Saint Guerin a été mis en service en 1961 et sa capacité est de 13 millions de m3 pour une superficie de 45 ha. Il alimente le barrage de Roselend.
panoramique depuis le barrage sur le lac de Saint Guerin.
Nous installons nos tentes au camping de l'Ami, en contrebas du barrage.
JOUR 2 - Col du Pré au refuge de la Coire
Nous quittons le camping pour rejoindre le Col du Pré (1736m) par une route pittoresque et étroite. Quelques cyclistes gravissent le col, admirant au passage le village classé de Boudin. Nous quittons le col vers 8h30 par un chemin qui nous mène à travers les alpages la Roche Parstire. Mais nous ne voyons pas le chemin qui mène sur la Roche et rattrapons l'arête un peu plus loin.
Nous montons vers les Grands Plans et le paysage qui s'offre à nous est superbe, au fond, la dent de la Pierra Menta.
C'est un balcon un balcon sur le lac de Roselend, où se reflètent les nuages du matin.
Le barrage de Roselend révèle sa forme en S insolite et sa situation au milieu de la grande longueur. Le lait collecté sur l'alpage arrive à la ferme des Grands Plans.
Un peu avant le passage de la Charmette, nous pouvons voir l'arête que l'on va suivre toute la journée.
Au passage de la Charmette, le Mont Blanc est toujours couronné de nuages blancs. Le sommet se dégage petit à petit.
Des Benoites des Alpes se dressent , toutes ébouriffées. notre sentier monte progressivement.
Depuis le Mont des Acrays, le lac de Saint Guérin commence à se dévoiler, avec en arrière plan, le Grand Mont (2686m)
Une campanule carillon. Nous évoluons dans un champs de fleurs.
Depuis le passage du Miraillet, contemplation devant le massif du Mont Blanc, et au plan intermédiaire, l'imposant Rocher du Vent, le col de la Sauce et la crête des Gittes, que nous parcourrons dans la deuxième boucle du 8.
C'est dans un vrai champ de fleurs que nous poursuivons sur notre arête, alors que le lac de Saint Guérin apparait dans sa totalité.
A l'approche du col du Couvercle, le sentier en montagnes russes devient plus pentu, mais ne présente aucun risque.
Au col du Couvercle, notre point culminant de la journée (2296 m), c'est le moment de faire une petite pause.
Les gentianes de Koch font leur apparition, une benoite des Alpes et une gentiane pourpre.
Au plan de Marmottes, ces petits lacs dans un décor très reposant.
Des touffes de joncs bordent le lac, offrant un abri à quelques têtards.
Nous poursuivons la descente vers notre refuge, un troupeau de vaches a envahi le chemin et sont groupées sur le chemin à proximité de la remorque trayeuse.
Nous arrivons au refuge communal de la Coire (2059 m) vers 16h15.
Après cette journée ensoleillée, c'est le moment de se désaltérer avant de préparer notre couchage, dans une maisonnette juste à coté du refuge.
A 19 heures, nous sommes invités à passer à table pour un repas savoyard avec des crozets.
Jour 3 - Du refuge de la Coire au col du Pré
Après un bon petit déjeuner et avoir fait le plein des gourdes, nous quittons le refuge vers 8h45.
le soleil encore bas sur l'horizon fait des jeux d'ombres sur le relief. Les vaches regardent passer les trains de randonneurs.
d'autres, surveillent le chemin qui monte vers le Col du Pré depuis leur poste d'observation.
Cette vallée verdoyante descend vers aime en Tarentaise. La pente devient plus forte à l'approche du col.
Nous franchissons le Col du Coin à 2398 m. Nous grimpons sur le petit sommet pour passer la barre des 2400m.
Du col du Coin, nous distinguons clairement le sentier en grande traversée en direction de la Pierra Menta. Les premiers zigzags au débouché du col sont assez raides, puis le chemin se divise en deux pour descendre le vallon et l'autre en traversée quasiment à iso altitude pour rejoindre le lac d'Amour.
Les touches jaune fluo des bouquets d'arnica ponctuent le sentier rocailleux.
Quelques névés résistent à la chaleur de la journée. Notre sentier traverse de grandes zones d'éboulis provenant du Roc de Charbonnière.
Un courageux cycliste parcoure ce champ de cailloux et l'on fait des paris pour deviner où il mettra le pied à terre. Il a dépassé toutes les prévisions!...
Le lac d'amour est enchâssé au pied de la Pierra Menta (2714 m) monolithe de 120m de paroi verticale, terrain de jeu des alpinistes. La légende raconte que c'est Gargantua qui a donné un coup de pied dans les Aravis qui envoya ce bloc par les airs, jusque dans le Beaufortin.
Nous ne povons résister à l'appel du névé pour rejoindre les bords spongieux du lac d'Amour. Ce petit coin de paradis est bien fréquenté.
C'est l'occasion de faire la pause piquenique et certains en profitent même pour faire un petit somme.
le lac d'amour se deverse entre quelques blocs rocheux pour former un joli torrent bordé de fleurs.
Un peu plus bas le chemin vers la Conchette nous fait traverser ce gué. Le lac de Roselend refait son apparition dans le paysage lors de la descente vers Treicol.
Une jolie cascade en bordure du chemin apporte un peu de fraicheur avant de poursuivre le long du torrent sur le GR.
La descente se poursuit en direction du bout du lac et les chalets de Treicol.
Le chemin carrossable remonte doucement vers le col du Pré. Le barrage apparait à son tour . Le col du Pré est juste à coté .
Le bar du col du pré nous attend pour pouvoir se désaltérer avec une bonne bière bien fraîche après cette journée ensoleillée. Il est 17h
Jour 4 - Du Plan de la Lai à la tête Nord des Fours
Après avoir démonté et rangé nos tentes, nous quittons le camping pour reprendre le col du Pré et gagner le Cormet de Roselend.
Nous garons la voiture sur le parking du Plan de la Lai (1821 m).
Il est 9h quand nous empruntons le chemin dans l'alpage verdoyant. Au fond, on aperçoit le Col de la Sauce et la crête des Gittes. l'objectif de la journée.
Au dessus, le massif Rocher du Vent que nous explorerons demain. Derrière nous, le Cormet de Roselend et l'Aiguille du Grand Fond.
Au chalet de Bel Air, cette fontaine permet de se désaltérer et compléter les gourdes. Des chèvres curieuses viennent renifler nos sacs.
Encore quelques lacets sur le chemin et nous atteignons le col de la Sauce (2307m)
Depuis le col, nous distinguons le sentier qui parcoure la crête des Gittes et tout au bout, le refuge du Col de la Croix du Bonhomme.
Les minuscules silhouettes sur le sentier semblent des fourmis sur le bord d'une feuille. Le sentier monte assez raide pour atteindre l'arête.
Des touffes d'arnica poussent dans les schistes. La pente sur le coté nécessite de la vigilance et il vaut mieux s'arrêter pour admirer le paysage.
Au loin, nous distinguons le refuge dans les dernières pentes herbeuses. Des asters des Alpes ont poussé dans les anfractuosité de la roche.
Le parcours sur l'arête se poursuit, changeant de coté de temps en temps, offrant des vues à 360°.
Vraiment une superbe balade entre ciel et terre.
Derrière nous, le col de la Sauce est déjà loin et nous apercevons au loin le lac et le barrage de Roselend.
Nous passons le point culminant de la crête et une plaque commémore le travail du 22 ème bataillon de la 3ème compagnie de chasseurs alpins qui a taillé ce chemin en 1912
Nous piqueniquons à deux pas du refuge et regardons la crête parcourues par des petits groupes de randonneurs.
Un troupeau de moutons et de chèvres broute juste au dessus de nous alors que deux ânes attendent pour descendre chercher du ravitaillement pour le refuge.
Nous nous installons au refuge (2443 m) après avoir mis notre masque et lavé les mains au gel. Ca fait du bien de quitter les sacs à dos.
Nous partons sans les sacs vers le col de la Croix du Bonhomme juste au dessus du refuge et nous engageons sur le chemin de pierraille en direction du Col des Fours.
Au col des Fours, un grand névé barre le passage, entre, au sud, un amas de schistes gris et au nord, des dalles calcaires jaunes
De l'autre côté du , s'ouvre une vue sur l'Italie
Nous franchissons la successions de dalles, un parcours sportif sur près de 500 m en direction de la tête Nord des Fours
Il faut choisir entre les marches ou un saut.
Nous arrivons à la table d'orientation de la tête Nord des Fours, point culminant de notre sortie avec 2756 m. Le Mont Blanc se cache derrière des nuages qui deviennent de plus en plus gris.
De jeunes bouquetins avec leurs cornes striées se reposent sur un éperon rocheux tandis que d'autres paissent une herbe rare.
Nous dévalons les escaliers géants , entrecoupés de quelques névés.
La roche creusée par l'érosion prend une allure particulière avec des grandes anfractuosités rappelant les Taffoni de Corse.
A coté du refuge , cette arête impressionnante avec sa paroi en devers.
Retour au refuge pour le premier service à 18h30. Le stock de bière est prêt pour désalterer les randonneurs ....
Pendant le repas, les randonneurs sont autour de la table et le calme dans l'alpage revenu, les bouquetins descendent de l'arête pour venir paitre de la belle herbe bien verte et à l'occasion passer un coup de langue sur la pierre à sel des moutons.
Mais l'orage gronde et le vent se lève. Les éclairs zèbrent le ciel et une pluie diluvienne s'abat sur le refuge. Heureusement l'orage s'estompe rapidement dans la nuit
Dans notre dortoir à 6 lits, deux jeunes nous ont rejoint, ils font le tour du Mont Blanc en faisant deux étapes par jour !...
Jour 5 du Refuge du col de la Croix du Bonhomme au Plan de la Lai par le Rocher du Vent
Après une bonne nuit de récupération, un petit déjeuné devant la baie vitrée alors que le soleil illumine progressivement le vallon.
Nous quittons le refuge alors que nos voisins de chambrée sont repartis sur le tour du Mont Blanc depuis déjà 1h30. Nous, c'est plus cool !...
retour sur la crête des Gittes avec le soleil et les jeux d'ombres.
Nous arrivons au col de la Sauce sous le regard d'une seule spectatrice. Après une longue traversée , nous arrivons au Rocher du Vent.
Avant d'entrer explorer le canyon, nous prenons le temps pour notre dernier piquenique, sous le soleil.
En bas, le lac de la Gittaz (barrage).
Les adeptes de via ferrata apprécient ce Rocher du Vent avec de beaux passages techniques dans un superbe décor. Nous entrons dans la faille entre les deux blocs de ce rocher.
Dans la faille, quelques névés se maintiennent , entourés de fleurs d'arnica. Un pont de singe de la via ferrata passe en surplomb.
A l'extrémité, la vue est superbe sur le barrage de Roselend et ses eaux turquoises. L'entrée du tunnel est juste en dessous, mais il faut descendre par une pente très raide. Compte tenu des pluies récentes, nous préférons la sécurité de revenir en arrière et prendre le sentier en balcon au pied du rocher.
un coup d'œil en arrière pour une dernière vue sur le massif du Mont Blanc et nous basculons sur l'autre versant, avec les zigzags de la route de Plan Patis.
Ce sentier à isoaltitude offre des vues de carte postales sur le lac de la Gittaz et du lac de Roseland 900m plus bas.
En bas, la route du Cormet de Roselend qui joint Beaufort à Bourg Saint Maurice.
Et nous arrivons à l'entrée du tunnel. Un tunnel creusé par des réfugiés espagnols dans les années 30 pour un projet de route entre Evian et Nice. Il est temps de sortir les lampes frontales.
Le projet a été abandonné et il reste un endroit bien frais dans lequel il faut surveiller où l'on met les pieds et là où passe la tête (pour les grands)
endroit un peu insolite pour une randonnée en montagne. Le bout du tunnel arrive après environ 300m de parcours souterrain.
La lumière du monde extérieur nous éblouis. Nous attaquons la descente dans les alpages et retrouvons un joli torrent qui va nous ramener vers le Plan de la Lai.
Nous arrivons au parking du Plan de la Lai vers 15h30. De très beaux souvenirs de ces 5 jours de randonnée sur les arêtes du Beaufortin sous un chaud soleil.
Prêts pour repartir l'an prochain dans un autre massif.
FIN
Tags : Randonnée, Alpes, Savoie, Beaufortin
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