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Canal de Bourgogne à vélo - mai2017
Une petite semaine de vélo le long du canal de Bourgogne entre Dijon et Migennes.
230 km sur le chemin de halage, et complétés par quelques visites de sites touristiques (chateaux abbayes, villages,...). Le calme de cette voie bleue est apprécié et permet de profiter du spectacle de la nature, loin des routes à grande circulation et de l'agitation urbaine. Les oiseaux, papillons et fleurs offrent un spectacle sans cesse renouvelé le long de ce fil d'eau au cœur de la Bourgogne.
UN CANAL HISTORIQUE.
Le canal de Bourgogne relie l'Yonne à la Saône et de ce fait passe la ligne de partage des eaux entre la Méditerranée par la vallée du Rhône et la Manche par la vallée de la Seine. Il mesure 242km de long.
Il faut 189 écluses et un tunnel de 3333 m pour s'élever de près de 300m et franchir l'altitude maximun de 378m à Pouilly en Auxois.
Si l'idée de ce canal remonte à Henri IV (vers 1605), c'est Louis XV qui lança sa réalisation en 1773.
Les premier travaux sont réalisés en 1781 et le premier bateau l'utilisera partiellement en décembre 1808 et il ne sera complétement ouvert qu'en 1833.
Mais un concurent sérieux nait en 1804 au Pays de Galles, le train à vapeur !...En 1827 la première ligne est ouverte en région lyonnaise. En 1841 la première ligne internationale est en service entre Strasbourg et Bâle.
Le développement de la circulation automobile au XXème siècle donnera le coup de grâce en 1960 à cet énorme investissement fait par nos ancêtres. Il ne restera alors que la navigation de plaisance pour empêcher les écluses de tomber dans l'oubli.
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C'est cette voie navigable que nous avons choisi de parcourir à vélo ce printemps, agrémenté par quelques détours pour découvrir la région; villages, chateaux, abbayes, lavoirs,.... Nous parcourerons, avec les diverticules, près de 300 km en 5 jours. Certaines étapes font 70 km.
Nous sommes 8 participants. Pour la logistique, les voitures sont stationnées à Migennes, et le trajet jusqu'à Dijon est fait en train (avec les vélos) sauf 1 voiture qui assurera le ravitaillement et transfert des bagages à chaque étape. Nos gîtes et petits hotels ont été réservés à l'avance, et la météo prévue n'est pas trop mauvaise.
cartes, guides et hébergements sont téléchargeables sur les sites:
http://www.la-bourgogne-a-velo.com/le-canal-de-bourgogne--05fr.html
https://www.francevelotourisme.com/base-1/troncons/le-canal-de-bourgogne-a-velo
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Premier jour de DIJON à BARBIREY sur Ouche (30 km)
les cartes ci-dessous sont issues du Velobook que l'on trouve sur le site la Bourgogne à vélo
Quoi de plus normal que de commencer notre périple par la capitale des Ducs de Bourgogne (1363-1477), Dijon. Une ville d'histoire, comme en témoignent ses nombreux monuments et musées, dans et hors la ville.(http://www.destinationdijon.com/fr/dijon_culture.htm) .
Arrivés vers midi, et après nous être restaurés, nous choisissons de suivre la petite chouette qui balise le parcours dans la vieille ville.
Visite de la cathédrale Saint Benigne. Clovis fit placer les reliques du saint martyr (IIème S) dans une crypte en 511, une première basilique est construite et ce n'est qu'en 1280 que commence la construction de l'actuelle cathédrale en style gothique. A l'intérieur, sous une haute voute, des orgues remarquables datent de 1740.
Son toit est en tuiles vernissées est typique de la région.
Le circuit nous emmène à l' église St Philibert et sa jolie flèche octogonale en gothique flamboyant. C'est aujourd'hui un lieu d'exposition
Place Bossuet nous admirons cette maison à colombage et dans la rue amiral Roussin cette échauguette de l'Hotel Le Gouz de Gerland et cette tête sur la maison du menuisier (devenue le café "la causerie des mondes).
Sur la plus belle place de Dijon, Place de la république l'hotel de ville n'est autre que l'ancien palais des Ducs de Bourgogne construit en 1364.
Vers 16 h nous quittons Dijon pour rejoindre le chemin de halage du canal de Bourgogne tout proche.
La véloroute passe entre le lac Kir et le canal. Le Chanoine de Dijon a été maire de Dijon de 1945 à 1968 a rendu célèbre la boisson vin blanc/cassis.
le chemin de halage , sous les frondaisons est bien agréable à parcourir en cette fin d'après midi ensoleillée.
Le petit port de Plombières les Dijon et un peu plus loin, La Verrerie et le rocher du Crucifix.
Le viaduc de Velars sur Ouche domine la combe de Fain construit en 1849 (ligne concurente du canal). Sur l'autre rive, le clocheton de Notre Dame d'Etang domine la colline.
Nous atteignons l'écluse N°42 de Fleury sur Ouche. Le décompte des écluses se fait à partir du tunnel de Pouilly en Auxois. Leur numéro va donc décroitre, avant de croitre au delà de cette ville.
Les alignement d'arbres le long du canal rythment notre première journée.
En contrebas du canal, l'Ouche s'écoule tranquillement vers Dijon. De jolis ponts de pierre comme ici à Sainte Marie sur Ouche permettent de la franchir.
Nous arrivons à Gisset sur Ouche, terme de notre première étape en franchissant l'église du Banet (N°34).
Le pont sur l'Ouche franchi, nous trouvons rapidement notre gîte:" les pieds dans l'Ouche" à Barbirey. Beau gîte au calme avec un jardin agréable.
La soirée se termine dans un petit restaurant au bord de l'Ouche à Pont de Pany (Sainte Marie sur Ouche)où nous nous rendons en voiture.
Deuxième jour de BARBIREY à PONT ROYAL (55 km)
Après un solide petit déjeuner, nous quittons notre gîte de Barbirey et rejoignons rapidement le bord du canal. Sur notre droite, l'Ouche serpente dans le fond du vallon
Nous atteignons rapidement La Bussière sur Ouche. Nous quittons le chemin de halage pour aller faire un petit tour dans le parc de l'abbaye de Bussière qui s'appelait aussi l'Abbaye des trois vallée. Cette abbaye cistercienne date du XII ème S était rattachée à l'abbaye de Citeaux. Vendue pendant la révolution, elle est désormais un bel hôtel quatre étoiles dont le parc est resté un havre de paix.
Nous retrouvons le canal et passons devant le hameau de La Bussière La Forge puis dans le village de Veuvey sur Ouche dominée par son clocher pointu.
Nous passons quelques écluses et arrivons au Pont d'Ouche. Depuis le petit port, on peut apercevoir le viaduc de l'A6 qui surplombe le vallon. Après une direction Sud Est, le canal quitte les rives de l'Ouche pour longer maintenant la vallée de l'Armançon et prendre une orientation vers le Nord Est.
A Crugey, nous assistons à la manoeuvre de l'écluse du Fontenis (N°15). Pas d'éclusier permanent pour manoeuvrer les vantelles et les lourdes portes, mais deux jeunes filles en scooter orange chargées de suivre la péniche (ou le bateau de tourisme) sur quelques écluses pour aider le batelier à franchir les écluses dont la fréquence augmente à l'approche de la ligne de partage des eaux.
En haut de la colline, le village médiéval de Chateauneuf en Auxois représente un petit challenge pour gravir la pente de 10% sur 1.3km pour atteindre l'objet des désirs.
Après l'effort pour atteindre les tours de la forteresse, le réconfort des vieilles pierres de ce village. La forteresse construite en 1132 a été renforcée de murailles lors de la guerre de cent ans. C'est sous les ducs de Bourgogne, au XVème S , que le chateau est modifié dans le style renaissance. Il est maintenant propriété du conseil régional de Bourgogne.
Sur la place aux chevaux, cette belle maison avec sa tour carrée, et dans la grande rue, maison du potier d'Etain a beaucoup de charme avec cette porte dans la porte.
Chaque coin de rue offre un petit détail attachant, puis nous franchissons la vieille porte au nord de la ville.
C'est au pied de la vieille croix que nous pique-niquons, pour profiter du panorama depuis cette position élevée. Nous pouvons apercevoir au sud le canal de Bourgone et l'Armançon et plus au nord, le réservoir de Panthier (130ha) mis en eau en 1836 pour alimenter le canal de Bourgogne.
Inutile d'appuyer sur les pédales pour rejoindre le canal. Dans les champs, le troupeaux de vache charolaises nous regardent passer, jalouses de notre liberté.
A Vandenesse en Auxois, l'Ecluse de Grand Pré (N°4) mérite un petit arrêt pour prendre le temps d'identifier cette panoplie de vieux outils.
Certains outils, ont même trouvé une seconde vie dans l'art zoomorphe agraire.
Nous arrivons au port d'Escommes, et cette grosse batisse témoigne de l'activité passée car ce port est situé à l'extrémité Sud Est du tunnel de Pouilly en Auxois. Un arrêt s'impose ici pour attendre l'arrivée de notre péniche.
On profite de la pause pour amener la voiture qui assure la logistique à l'autre extrémité du tunnel et revenir rapidement à Escommes à vélo en passant par Pouilly en Auxois. L'église Saint Pierre passée, une place rend hommage à la véloroute et aux adeptes de la petite reine. Au dessus du canal, la véloroute suit le même itinéraire et permet de croiser les cheminées qui ont servi à la construction du canal et ensuite à sa ventilation. Par ces cheminées étaient descendus les chevaux qui ont participé au creusement du tunnel il y a un siècle .
La Biellebaude, qui arrive de Dijon nous prend à son bord dans l'ecluse d'Escommes avec nos vélos (possible hors période d'affluence). Un panneau présente le profil du souterrain du bief de partage de Pouilly en Auxois et quelques photos historiques.
Les parois latérales prenant de la hauteur, la première partie a perdu son chemin de halage. Nous entrons dans le monde souterrain et rectiligne qui franchit discrétement la ligne de partage des eaux. A l'extrémité, un point lumineux, révèle déjà la fin du tunnel 3300m plus loin.
Nous remontons l'espace spatiotemporel, hypnotisés par une ambiance irréelle, bien éloignée de celles qu'ont connus les ouvriers qui entre 1825 et 1832. La difficulté du percement a entrainé de nombreux morts. Les premiers bateaux de marchandise utilisaient une gaffe ou une seule rame. Il fallait 10h pour faire la traversée.
La Billebaude arrive à bon port, devant l'office du tourisme de Pouilly. Un remorqueur à vapeur appelé toueur (qui se meut dans les deux sens sur une chaine immergée = amphidrome) a été testé en 1867 mais il enfumait le tunnel et il a fallu attendre le toueur électrique , mis en service en 1887 pour rendre la solution viable. Il sera retiré du service en 1987.
Ce toueur est exposé sur le quai, témoin des grandes heures du canal, qui a permis de réduire le temps de traversée du tunnel, mais n'a pas permis d'assurer la rentabilité globale du canal.
Nous reprenons notre chemin, et désormais nous descendons les écluses. Nou passons celle de Pelleson (N° 5) avant d'arriver à Pont Royal et à notre gîte d'étape.
Nous passerons la nuit à la maison du canal, dans le petit village de Pont Royal, après un bon repas dans un petit restaurant juste à côté.
Troisième jour de PONT-ROYAL à VENAREY Les Laumes (65 km)
Le ciel bleu s'est empli de nuages pendant la nuit. Nous quittons Pont Royal et son petit port où réside un couple d'anglais dans la péniche Hilda May.
Peu après l'écluse de Marigny, nous quittons le canal pour nous diriger vers Semur en Auxois (4500 habitants), située dans une boucle de l'Armançon. Nous passons dans le vallon de Pont et Massène avec une belle vue sur son moulin.
Nous partons à la découverte de Semur en Auxois. Le franchissement de la barbacane du XVème S nous fait à nouveau entrer dans une autre ambiance.
http://tourisme-semur.fr/wp-content/uploads/2015/12/decouverte_francais.pdf
Rues pavées, maisons à colombages, puits, petites boutiques traduit la vitalité passée de cette ville.
Mais aussi, quelle tristesse de voir de nombreuses petites boutiques au charme un peu désuet fermées voire à l'abandon. Hélas, cette situation n'est pas propre à cette petite ville de province (concurrences supermarchés, taxes, réglementation stupide, fermetures de services publics,...). Nous arrivons à l'église collégiale Notre Dame, commencée en 1220.
Bien que dégradée pendant la période révolutionnaire, elle garde quelques parties interessantes: le porche qui date de la fin du XVème S, la tour eucharistique, un orgue. Elle posséde de vieux vitraux, mais celui ci dessus qui a attiré notre attention car il représente des soldats américains (don de la 78 ème division en 1927).
Quelques un des remparts et une des tours qui protégeaient la ville de Semur.
Retour sur le bord du canal à Marigny le Cahouet et la première crevaison juste au moment ou il commence à pleuvoir. Les pêcheurs restent imperturbables.
Nous traversons Alise Sainte reine et nous nous engageons dans la montée à Flavigny sur Ozerein sous une pluie battante. Encore une côte à 10% sur 1.4 km. Certains terminent à pied. Flavigny est un des plus beaux villages de France dont les terres ont connu les affrontements entre Vercingétorix et les romains. La solide porte apporte la preuve que cette colline était stratégique.
L'abbaye de Flavigny, abbaye benédictine de Saint Pierre a été fondée au VIII ème S et reconstruite au XVIII ème S. Elle est célèbre pour ses bonbons à l'anis, qui sont toujours fabriqués dans l'abbaye avec la recette de 1591.
Nous redescendons sous la pluie à Alise Sainte Reine. En haut de la colline d'Alise, nus pouvons deviner dans le ciel gris la statue de Vercingétorix marquant le lieu (supposé) de sa dernière bataille. Dans la vallée, le musée d'Alesia,avec sa forme de camembert et son appareillage en arête de poisson typique des enceintes militaires romaines invite à la visite, mais notre degré d'hygrometrie nous entraine vers l'hotel tout proche.
Notre petit hotel restaurant "Le trianon" à Venarey de Laumes nous offre le réconfort après cette fin d'étape pluvieuse.
Quatrième jour de VENAREY les Laumes à PACY sur Armançon (70 km)
Ce matin, le ciel est redevenu bleu pour notre plus grand plaisir. mais la météo annonce quand même quelques averses.
Avant de regagner le canal, nous longeons l'étang du Lit à la Caille juste à côté de Venarey.
Les Granges sous Grignon sont toujours dominées par la cheminée de la tuilerie fondée en 1880 (devenue un musée) et sur le quai, la péniche "joie de vivre".
A Courcelles les Montbard, la maison forte (chateau du XIII ème S) s'impose dans le paysage.
Le canal s'étire rectiligne entre des écluses de plus en plus distantes. A Nogent le Petit, nous franchissons un pont de pierre sur la Brenne pour atteindre Marmagne et son église du XIX ème S.
Depuis Marmagne, nous quittons notre voie navigable pour nous rendre à l'abbaye de Fontenay, au Nord de Montbard.
http://thierry.jamard.over-blog.com/2016/08/l-abbaye-de-fontenay-dimanche-2-juin-2013.html
C'est Saint Bernard qui fonda l'abbaye cistercienne en 1118 soit 20 ans après celle de Citeaux. Ils appliquaient le règle de Saint Benoit qui prone la pauvreté et la solitude et donc une vie autarcique. Entre le XIIème S et le XVème S, deux cents moines travaillaient la terre, pratiquaient l'élevage et forgeaient les outils. A la révolution, l'abbaye est vendue. En 1820 elle devint propriété de la famille Montgolfier (l'aéronaute) et devint une imprimerie. Elle est classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Ci dessus, le pigeonnier avec le chenil et à droite, l'enfermerie (avec sa petite tour) et la galerie Seguin (1850).
Dans l'église abbatiale, construite en 1130, il ne reste que cette grande nef dépouillée et quelques gisants (chevalier de Mello d'Epoisses?) et plaques tombales
Le cloître est aussi très dépouillé, et invite au recueillement. Silence.
Chaque pilier de style roman de la galerie du cloître différe des autres. Ici, dans le dortoir des moines, une belle charpente de chêne date du XV ème S.
Dans la salle du chapitre, est une belle salle voutée sur croisée d'ogive en grès rose qui donne une belle lumière ambiante avec des vitraux très clairs.
Dans un grand batiement, la forge a été construite à la fin du XII ème S et permettait l'exploitation du minerai de fer de la région (comme à l'abaye de Clairvaux).
Cette forge était actionnée par cette grande roue à aube (diamètre 5m) mue par l'écoulement du ruisseau détourné de son lit pour en tirer l'énergie et actionner le marteau de forge.
Pour finir la visite, ce joli bassin et sa cascade à degrés donne la touche d'harmonie et de repos dans ce lieu historique.
Et avant de sortir par la porterie, un bon conseil de Saint Bernard, toujours d'actualité après 8 siècles. A méditer pour appliquer sans modération dans les prochains siècles.
A Montbard dans l'écluse n° 65, on s'interroge sur ce qui a pu couler ce navire. Une mine, un sous marin ennemi ?...Il se met à pleuvoir et il faut ressortir les capes.
Heureusement, un abribus à la Forge de Buffon nous protége des intempéries, le temps du repas. Juste après, nous arrivons à la grande Forge de Buffon, mais nous trouvons porte close. Comme elle n'ouvre qu'à 15h00, dans une heure et demi, nous décidons de reprendre notre périple.
Le pont d'Aisy sur Armançon est une frontière naturelle entre le département de l'Yonne et celui de la Côte d'Or.
Le pont à 6 arches et l'église de Perigny sur Armançon. Un peu plus loin celui à 12 arches de Cry sur Armançon datant du XV ème S. Au bas de ces deux piliers, se trouvent le long de la chaussée deux curieux bancs de pierre. A l'époque romaine, un gué permettait de traverser l'Armançon.
Dans ce village de Cry, de belles maisons en pierre calcaire, mais avec une particularité architecturale, ces impressionnantes goutières taillées dans la pierre.
Dans l'église Saint Julien, nous découvrons un peu par hasard, cette vieille crypte à trois nefs de deux travées de style roman vestige d'une église romane (et d'un prieuré) antérieure datant du X-XI ème S. classée aux monuments historiques.
les falaises au moulin d'Arlot et le canal avant d'arriver à l'écluse N°75 de Lamerille.
A port de Ravières, les falaises sont encore exploitées et les blocs de calcaire ne sont plus chargés sur les péniches mais sur des camions. Nous arrivons dans le village de Nuits sur Armançon. Il fait encore jour.
L'église de Nuits dédiée à Saint-Cyr et Sainte Julitte et le château de Nuits datant de 1560 (style renaissance) avec son toit en ardoise, dans un joli parc.
Nous arrivons au Port de Cusy à Ancy le Franc et quittons le canal pour atteindre le chateau d'Ancy le Franc, tout proche. Celui ci était à l'origine entouré de fossés.
Le chateau d'Ancy le franc est construit à l'emplacement d'un ancien chateau médiéval dans les années 1540 pour le seigneur Antoine III de Clermont (famille qui ultérieurement deviendra les Clermont Tonnerre, en lien avec la ville éponyme toute proche), beau frère de Diane de Poitiers. Il est dans le style " seconde renaissance".
La cour intérieure est harmonieuse avec cette belle pierre calcaire de Bourgogne et les toits d'ardoise. la fabrique de la pyramide n'a qu'une vocation ornementale dans le jardin anglais (1759).
Les écuries du marquis de Louvois (XVII ème S) terminent notre visite du chateau d'Ancy le Franc - Nous gagnons la petite ville de Pacy sur Armançon, pour le repas et la nuit au gîte "Au P'tit Calin". La propriétaire nous explique la vie pas toujours facile de ces petites structures d'accueil, loin des débats des élites parisiennes.
Cinquième jour de PACY sur Armançon à MIGENNES (72 km)
Nous quittons "le P'tit Calin" pour notre dernière journée. Nous passons l'écluse d'Argentenay et les gros nuages noirs envahissent le ciel.
Il pleut dru et il faut vite enfiler capes et ponchos. Heureusement, la pluie cesse aussi soudainement qu'elle est apparue. A l'écluse N°88 de St Vinnemer, le ciel a repris sa belle couleur bleue.
Nou atteignons l'écluse N° 89 et juste après , le port de Tanlay, escales de péniches et de camping cars.
A Tanlay, la petite église Saint Sylvestre est située juste à côté des grilles d'entrée du château de Tanlay. Ce premier bâtiment est nommé le petit château.
Ici aussi, la forteresse des Courtenay du XIIIème S est remplacée au XVI ème S par un beau château Renaissance, après être passée dans les mains de la famille des Montmorency. Il est resté un château privé.
Sur le petit château, entre des deux passage des chaînes du pont levis, le détail d'un original bossage vermiculé, utilisé à plusieurs endroits dans l'architecture de ce château. L'entrée du grand château est encadré par ces deux pyramides éffilées.
L'eau dans les douves invite à la réflexion au point d'en être tout retourné.
C'est l'occasion de faire un peu de marche à pied sous les frondaisons le long du grand canal (530m de long) pour atteindre ce nymphée (source sacrée) renaissance.
A Commissey le lavoir est classique contrairement à ceux qui nous attendent. Nous atteignons l'écluse N°91.
De l'autre côté du canal, la grosse ferme d'Arthe. Un bel orchys m'invite fait descendre du vélo pour le photographier.
Nouvelle arrêt à midi dans la ville de Tonnerre (4500 h), un site occupé depuis l'âge de bronze. L'Armançon a été canalisé pour alimenter moulins et tanneries.
Sur son éperon rocheux, l'église Saint Pierre offre un beau point de vue. Construite au IX ème S, elle a été détruite par le terrible incendie de 1556 qui ravagea une bonne partie de la ville. Elle est aujourd'hui désaffectée. Mais, comme au moyen age, de nombreux pélerins traversent la ville sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Il leur reste encore 2095km. Bon courage.
Nous pique-niquons juste à côté de la Fosse Dione, un magnifique lavoir circulaire du XVIII ème S, construit autour d'une résurgence aux eaux limpides, ...comme de l'eau de roche. Ce lieu était dédié depuis l'antiquité à la déesse Divonna, qui lui a donné son nom Dione. A ce jour, seuls les 300 premiers mêtres de la résurgence ont été explorés.
Nous quittons Tonnerre après avoir pris un café, le temps de laisser passer une belle averse. De retour sur le canal nous passons sous la passerelle métallique d'Epineuil. Nous apercevons le château de Cheney à travers les beaux feuillages de la rive opposée.
Le calme et la sérénité à Flogny la Chapelle.
Nous prenons du bon temps au cours de cette dernière journée comme ici à l'écluse N°102 de Villiers Vineux.
Intriguée, une petite chèvre n'hésite pas à traverser l'écluse pour nour rendre visite, et sera rejointe par sa consoeur, qui vaquait à d'autres occupations.
Le pont canal situé sur l'Armance comprend 5 arches. Il a été construit en 1810-1811. A Brienon sur Armençon, nous atteignons l'écluse N° 111 et nous entrons dans la ville à la recherche du vieux lavoir.
Le grand lavoir de la Poterne a été construit en 1762 sous Louis XV. Il était utilisée par les lavandières, mais aussi par les tripiers.
Un escalier de 41 marches permettait d'acceder au bassin aux eaux vertes. La collégiale Saint Loup et le chateau de Brienon mériteraient un petit arrêt, mais il nous faut rejoindre Migennes.
Le port de Migennes et l'écluse N°113 annoncent la fin de notre périple le long de ce canal de Bourgogne.
Nous passons sous la Passerelle de Banassac inaugurée en 2013 en mémoire de la commune de Lozère qui a acueilli 250 cheminots et leur famille évacués de Migennes devant l'avancée des troupes allemandes en 1940. En accrochant les vélos sur les voitures, nos cinq jours de parcours sont désormais à ranger précieusement dans les bons souvenirs.
Avant de retrouver la région parisienne, une dernière soirée amicale à la sortie de Migennes, cette fois au bord de l'Yonne.
FIN
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