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Italie région de Naples - avril 2017
Après notre séjour à Rome, nous avons loué une voiture pour longer la côte du Latium et de la Campanie. L'objectif est la visite de la région de Naples. Au programme: Caserte , Pompei, la presqu'île de Sorente et si la météo le permet un petit tour sur le Vésuve. Sur le chemin de retour, nous avons prévu le site de Monte Cassino.
Nous quittons Rome et ses embouteillages par la route de la côte le long de la mer Tyrrhénienne. Le ciel est bleu et la température bien agréable en ce début avril.
Nous sommes toujours dans le Latium et arrivons sur Anzio (55000 habitants), ses plages et son joli petit port de plaisance aux eaux bleues.
Anzio est la ville natale de l'empereur Caligula (12-41) et de Néron (37 - 68) dont on voit ici la statue. Quelques vestige de la villa de Neron, en bord de mer .
La ville fut aussi le témoin de débarquement allié en janvier 1944.
Juste à coté d'Anzio, , Nettuno et le sanctuaire Santa Maria Goretti. Les routes de la région sont souvent bordées de ces grands pins comme ici à Sabaudia avec dans le fond, la torre civica.
Nous longeons successivement les trois lacs de Sabaudia, anciens marais Pontins bordés de ces petites dunes (parc national de Circéo). Au Cap Circéo, au pied de la tour Paola,un canal fait communiquer ces lacs avec la mer. Au Cap Circéo.
entre Sperlonga et Gaeta (Gaéte en français) , le relief devient plus marqué et les collines jettent leurs éperons rocheux dans la mer, entre les grandes plages de sable doré. La torre de Gaeta veille depuis l'époque romaine et a vu passer la soldatesque des lombards, des byzantins, des sarrazins, des normands, des napolitains, et celle de Napoléon.
A cette saison, l'herbe est encore bien verte et les fleurs poussent sur la plage, pour notre plus grand plaisir. La ville posséde un port de plaisance, au pied du Monte Orlando /punta Stendardo.
Nous quittons la région du Latium pour entrer dans la Campanie, la région autour de Naples.
Pour notre logement, nous avons choisi le charmant village médiéval de Casertavecchia (le vieux Caserte). Ce hameau crée probablement en 861 par les lombards domine d'une centaine de mètres la ville nouvelle de Caserta. Au loin, le Vesuve se découpe sur l'horizon.
Le crépuscule illumine le ciel de tons orangés qui éclairent d'une douce lumière les pavés de la ruelle devant notre B&B "le comte Spencer". La ville moderne et active brille de mille feux, à nos pieds. Ici, notre rulle passe sous le clocher de la cathédrale (le Duomo) San Michele archangelo..
Cette cité romaine puis lombarde, voit arriver les normands au XII ème S. Ils commencent rapidement la construction de l'église en 1113. Sur le portail roman, les animaux nous rappellent étrangement les églises de Saint Veran et de Venise.
Le clocher (32m - 5 étages) qui enjambe la ruelle de l' Annonciation par une arche gothique est édifié en 1234.
C'est dans cette période que le roi Fredéric II (roi de Germanie, de Sicile et de Jerusalem) lança les travaux pour réaliser la coupole et les décorations de mosaïques.
L'extérieur de la coupole (tiburio) rappelle le style byzantin avec ses marquetteries de pierre (bandes lombardes ) . De l'intérieur, de l'église, on voit clairement sa base carrée romane puis octogonale qui devient ensuite un polygone à 32 arches et se termine par la coupole nervurée.
Les mosaïques ploychromes du sol ou de l'autel réalisées aussi au XIII ème S sont superbes dans leurs motifs géométriques comme dans les couleurs. Travail d'artiste hérité de la technologie romaine.
La nef centrale est séparée des deux nefs latérales par des colonnes. Il n'y a pas de transept comme dans les premières églises paléochretiennes. Les fonts baptismaux sont suportés par un lion en marbre. De belles colonnes torses en marbre supportent le toit protégeant la tombe de Francesco de la Rath. Au pied de l'ambon (chaire) , Saint Michel dompte Satan (ver /dragon).
Le calme des petites ruelles de Caserta vecchia et à la sortie du village, dans une forêt de pins, le chateau Souabe du XIII ème S (pas de visite) .
Descendons maintenant pour découvrir la ville de Caserta (76 000h), qui s'est développée à partir du XVI ème S , et sa renommée est atteinte lorsque Charles de Bourbon, roi de Naples, roi de Sicile, puis roi d'Espagne (Charles III), agé de 36 ans décide d'y construire son palais en 1751 (Reggia di Caserta), loin du Vésuve.
Des séquences du film Star wars y ont été tournées, puis Anges et Démons.
http://www.italia.it/fr/idees-de-voyage/sites-unesco/caserte-le-palais-et-le-parc.html
Le palais est conçu pour rivaliser avec le faste de Versailles et la magnificence du palais royal de Madrid. Il couvre 47 000 m² qui s'articulent autour de 4 grandes cours intérieures et il comporte cinq niveaux et 1200 pièces et 34 escaliers !...
Le parc, avec ses bassins, ses fontaines et ses pavillons de chasse s'étend sur 120 ha. C'est un des plus grand de Campanie.
Du hall d'entrée, un escalier monumental permet de gagner les appartements royaux. Un superbe lion en marbre veille sur les visiteurs impressionnés. Une haute coupole et quatre médaillons dominent l'ensemble du hall.
Nous entrons ensuite dans les grandes salles des appartements du roi la première est la salle des hallebardiers , suivie de la salle des gardes. Vient ensuite la chambre d'Alexandre dite aussi chambre de marbre, puis, on entre dans la chambre de Mars.
La chambre de Mars , le dieu de la guerre représenté sur son plafond peint, puis vient la chambre d'Astraea (déesse de l'innocence et de la pureté).
La salle du trone est impressionnante (36m de long et 13.5m de large) et son plafond est couvert de stucs dorés. C'est dans cette salle que le roi recevait les ambassadeurs et ou se déroulaient les danses de cour.
S'il faut lever les yeux pour admirer les fresques et stuc, il faut aussi regarder où l'on met les pieds pour contempler la marquetterie de pierres: la première, les grecques de la chambre d'Astraea , les motifs géométriques dans la chambre d'Alexandre, les grands médaillons de la salle du trone.
Le plafond de la salle du Conseil, et dans la pièce suivante, des jouets royaux.
Dans la 8ème salle, le berceau (1934) de Vittorio Emanuele prince de Naples puis la chambre de Francis II avec son lit à baldaquin. Le dernier est le grand lit dans lequel est mort Ferdinand II en 1859.
Dans les appartements de la reine, cette curieuse horloge réalisée à Vienne et la bibliothèque avec un globe et une lunette astronomique
La visite se poursuit par les salles des 4 saisons.
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Quittons ce palais fastueux pour rejoindre les ruines de Pompei, au pied du Vésuve.
http://www.pompeiisites.org/ - https://www.herodote.net/24_aout_79-evenement-790824.php - https://fr.wikipedia.org/wiki/Pompéi
Nous entrons sur le vaste site (66 ha) par la porte Marina qui donnait accès à la Mediterrannée. En 62 un violent tremblement de terre désagrège la cité, mais la terre y est fertile et elle est reconstruite, mais en 79, une éruption pyroclastique provoque un épanchement de gaz et des scories de pierre ponce et des laves qui vient déverser un linceul brulant de 5m d'épaisseur sur les villes de Pompei et d'Herculanum (20m). En une heure, toute vie disparait autour de la cité engloutie (environ 15 000 h). Le site est abandonné et ne sera fouillé qu'à partie de 1748. Le site sera divisé en 9 zones (regio).
Quelques sculptures colossales d'Igor Mitoraj (sculpteur Polonais ayant vécu en France et en Italie mort en 2014) représentent le corps humain, comme cet Icare bleu, tombé au sol et cette curieuse Victoire sans tête (équivalent de la déese grecque Niké).
Ces sculptures métalliques s'intégrent dans le décor du forum civil, une grande place rectangulaire, bordée de portiques dans lesquels se trouvaient ds échoppes. Au fond, le temple de Jupiter.
La cité antique était organisée en rues généralement perpendiculaires. Les grandes artères , les decumanus ( rue de l'Abondance, rue de la Fortune,.rue du Forum, rue du Vésuve)s ont pavées pour l'accès des charettes, elles sont bordées de trottoirs et les grands carrefour possédent une fontaine (ici celle de la via delle Termes).
Pour les termes et leurs définitions voir: https://mediterranees.net/civilisation/Rich/Index/Table_T.html
Aux carrefours trois blocs de pierre permettaient de traverser la rue à pieds secs lors des orages ou des débordement de fontaines, sans génér le passage des charettes.
On voit encore l'usure due au passage des roues. Dans les greniers du forum (marché aux fruits et légumes) sont accumulées amphores, vases, marmites et vaisselle en terre cuite . Quelques moulages de platre de corps retrouvés dans les scories.
Derrière le temple de Jupiter, les thermes du forum avec des zones séparées pour les hommes et les femmes. Ces thermes révèlent la richesse du lieu: peintures avec griffons, les atlantes(télamons) du tepidarium (bain tiède) des hommes . .
Dans le caldarium (bain chaud), ce grand bassin (Labrum) en marbre où se trouvait l'eau chaude est incrusté d'une citation latine.
Après le bain, il fallait se restaurer dans les thermopolium, dans ces échopes, ancêtre de nos cafés contenait des récipients dans lesquels les aliments et boissons étaient maintenus au chaud.
Dans la maison du poète tragique, cette belle mosaïque marquée "Cave Canem" Attention au chien!... sans doute destinée au facteur !...
Quelques maisons plus loin, la maison du four, une des 30 boulangeries antiques de la cité. Les grosses meules étaient actionnées à l'aide d'une barre transverse en bois, par des anes dont on a retrouvé le squelette de l'un d'eux dans cette maison. Comme dans la boulangerie de Popido Prisco le four est parfaitement visible.
Dans la Via di Mercurio, la maison de la petite fontaine, décorée de mosaïques et de coquillages était visible depuis la rue au travers de l'atrium.
La maison du Faune (créature légendaire romaine) , une des plus grande de Pompei (3000m²) comporte deux atriums et deux péristyles (colonnade autour d'une cour intérieure) .. Une belle mosaïque de pierres en losanges (tesselles) qui restituent un bel effet 3D.
Le lupanar est une maison à deux étages où oeuvraient les prostituées de la cité dans des cabines fermées par un rideau et à la décoration évocatrice. A coté, dans la grande maison de Sirico, qui regroupait en fait deux maisons, des travaux de décoration étaient en cours à la date de l'éruption.
Nous pouvons donc examiner les peintures murales qui semblent avoir gardé toute leur fraicheur malgré 2000 ans sous la gangue.
les termes de Stabies et leur riche décoration avec ces plafonds en stuc à motifs octogonaux. Le chauffage était assuré par la circulation d'eau chauffée le sol et dans les murs. L'eau était chauffée dans des braseros .
Ces belles collonades sont celles de la maison d'Epidus Rufus, et ce lion en marbre et cette peinture d'expression théatrale ornaient celle de Casca Longus
Le Praedia de Guilia Felice est un regroupement de plusieurs maisons richement décorées. Ce fut l'une des première a être fouillée. La galerie peinte qui longe le jardin est supportée par des piliers de marbre à section rectagulaire.
La jardin est traversée par un euripe, ce canal qui amenait l'eau et rafraichissait les habitants de cette belle villa. A Pompei, cette vigne a été replantée au début des années 2000 pour rappeler que le vin était cultivé dans la cité. Chaque année 150 boutielles sont vendues aux enchères!...
Dans la régio III, sur la via de l'Abbondanza, les fouilles continuent pour mettre à jour cette maison où l'épaisseur de scories est encore de plusieurs metres. Mais des voix s'élèvent pour cesser de fouiller le site alors que ce qui a été mis a jour a du mal d'être entretenu faute de moyens !...
Cette ruelle qui descend vers la grande palestre est le vicolo di Octavius Quarto.
A l'extrémité du site, l'amphithéatre. Construit en 70 av JC, est le plus ancien du monde romain. Il avait une capacité impressionnante de 20 000 places dans la cavea. Cet amphithéatre n'a pas de souterrain. Il fut fermé par Neron en 59 pendant 10 ans en raison d'une bagarre entre spectateurs (déjà le hooliganisme !...).
Cet espace vert carré entourée de portiques est la Grande Palestre. Elle mesure 140 de coté et était bordée à l'époque romaine de grands platanes. Au centre se trouvait une piscine , car c'était le lieu de formation physique et intellectuelle de la jeunesse de Pompei.
Détail d'une fresque de la maison du Bateau Europe, ainsi nommée par la représentation d'un bateau appelé Europe. Cette maison est un magasin de produits agricoles dont une partie était produite dans son jardin (féves, oignons, choux, fruits...).
La maison du Menandre est l'habitation d'une famille de haut rang ( famille de la seconde femme de Neron). Les murs de l'attrium sont ornés de fresques.
Le grand théatre est bien intégré dans les pentes de la colline. Il fut construit au IIème S av J.C et a subit quelques rénovations. Il a été équipé d'un velarium, voiles fixées à la partie supérieure pour apporter de l'ombre en été.
Nous entrons ensuite dans la maison aux murs rouges. Un petit autel (le laraire) servait au culte domestique des divinités censées protégées la maison, qui fut malgré tout détruite lors de l'éruption de 79.
Les murs rouges sont finements décorés d'arabesques florales et de petits animaux. Ci dessus, dans la maison aux mosaïques géométriques, qui occupait 3000m² et 60 pièces, un exemple de pavement en tesselles noires et blanches.
Nous terminons la visite par les ruines de la basilique et le sanctuaire de Venus, réhaussée du rouge vif des coquelicots. Celui ci a été détruit par le tremblement de terre de 62 et n'était pas encore reconstruit lors de l'éruption de 79. Nous rejoignons la porta Marina et quittons ce site impressionnant, en jetant un rapide coup d'oeil sur le Vesuve.
Avant de partir pour la pointe de Sorento, ous nous laissons tenter par les fruits locaux.
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La route quitte brutalement la plaine vers Castellamare di Stabia pour s'élever sur le relief d'où nous pouvons admirer la baie de Naples. Les tours massives d'un chateau médiéval du IX ème S entouré de grands pins surplombent la route.
La Basilique Santa Maria di Pozzano est imposante à la sortie de Castellamare di Stabia.
La route s'enfonce ensuite dans le très long tunnel de Santa Maria di Pozzano (5035m). Mauvaise surprise, à peine rentré, nous butons sur un bouchon. Nous restons ainsi plus d'une heure à avancer au pas avant d'atteindre la sortie.
Plutôt que de risquer de faire la pointe de Sorento à la tombée de la nuit, nous quittons la voie rapide pour une visite de la petite ville de Vico Equense, perchée sur sa haute falaise. Au centre du village, l'église Saints Ciro et Giovanni posséde un curieux clocher. Elle est entourée de petites ruelles typiquement italiennes.
Accrochée en haut de la falaise, l'église ( ancienne cathédrale) delle Santissima Annuziata le style baroque à l'extérieur (XVIII ème S) cache un intérieur gothique (XIV ème S) rare dans la région. Depuis la terrasse, la vue s'ouvre sur la Marina di Equa.
Nous décidons ensuite de monter dans la montagne en direction du Monte Faito, et nous atteignons le petit village de Moiano, dominé par l'église San Renato Vescovo.
Les nuages arrivant sur les monts environnants, nous préférons redescendre et reprendre la route de la côte sans passer par le tunnel pour profiter des derniers rayons du soleil.
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Zone des champs Phlegréens.
Le Vesuve que nous avions mis au programme reste généralement couvert de nuages où d'une brume dense qui nous empeche d'admirer le golfe de Naples. Nos optons donc pour une autre zone volcanique de la région située à l'Ouest de Naples. Sur la vue aérienne des champs Phlégréens (champs brulants) autour de Pouzzoles (Pozzuoli) , on peut facilement y deceler la présence d'une douzaine de cratères dont la moitié environ sont devenus des lacs.
Une grande caldera de 15km de diametre ( en partie sous marine) s'était formée il y a 36 000 ans et lors d'une seconde explosion il y a 14 000 ans.
Image Google.
A Pozzuoli (dont le nom a donné la pouzzolane) nous passons sous ce cet Arc de Felice de 20m de haut et 6 m d'épaisseur. La via domitiana qui passe sous l'arche qui reliait Naples à Rome semble intacte et garde toujours son pavage en polygones de basalte .
Après avoir longé le lac d'Averno, nous arrivons au bord du lac de Fusaro (1km²) aux eaux limpides. un parc nous permet d'atteindre la Casina Vanvitelliana , un pavillon constrruit par le roi de Naples, sur un petit ilot relié à la côte par une passerelle en bois qui a vu passer Rossini et Nicolas 1er de Russie.
Le joli Port de Miseno (Misène) ancien port romain et le Monte di Procida, vestige du bord de la Caldeira de l'eruption d'il y a 36 000ans .
La ville de Bacoli (Baia) est dominée par le Castello Aragonese construit en 1495 par Alphonse II d'Aragon. Il subit de nombreux endommagement dans les différents conflits avec le Français, les sarrazins, les turcs, les autrichiens....et pendant la seconde guerre mondiale, mais à chaque fois il a été réparé.
Baia était zone de belles villas romaines, on voit ici le temple de Venus, mais une partie de cette ville romaine est depuis deux mille ans sous les eaux du golfe de Naples.
Pour la suite sur les champs phlegréens voir: https://volcanspro.azurseisme.com/pouzzole/
Nous arrivons dans la partie la plus active des champs phlegréens dans la zone de la Solfatare. Dans le fond plat de ce petit cratère de 700m de diamètre qui est apparu il y a environ 4000 ans , après avoir traversé un petit bois, nous arrivons dans une partie desertique de cendres volcaniques et de rochers de tuf.
Un cheminement permet de voir le puit qui permettait de prélever des eaux chaudes de la nappe phréatique, les zones de boues bouillonnantes, s'approcher des fumerolles, le "Stufe" grottes maçonnées du XIXème S servant de sauna.
Des affaissements de sols au fond desquels, la chaleur et les gaz font bouilloner une boue grise. Des centaines de fumerolles blanches continues ou intermittentes s'échappent des fissures du sol ou de bouches jaune rougeatre.
Un panneau met en garde sur les dangers de cette zone, objet de curiosité et d'inquiétude depuis l'antiquité.
Les bouches sont tapissées de très jolis et fragiles cristaux de souffre qui grandissent lentement grace au sulfure d'hydrogène brulant sortant des entrailles de la terrre. Les dépots rouges qui colorent les pierres sont en fait des sulfures d'arsenic (réalgar, cinabre,...). Inutile de dire que respirer les fumerolles peut générer quelques soucis aux imprudents.
Cette zone reste une menace permanente et des observatoires surveillent l'évolution, car des zones des champs phlégréens s'étaient effondrés de 12m il y a quelques siècles, et le fond de la solfatare depuis quelques décénies se soulève de 6cm par an sous la pression de remontées magnatiques. Des ingénieurs géologues installent sous nos yeux des magnétomètre pour suivre l'évolution du magma et décider de l'évacuation des habitations autour du crétère, comme ça c'est déja fait en 84 (20 000 personnes évacuées). Depuis l'été 2017, le site est fermé suite au décès de deux adultes axphixiés en essayant de sortir leur enfant tombé dans un trou fumant.
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La ville de Naples
Nous entrons dans Naples en longeant le golfe de Pouzzoles qui se termine à l'Ile de Nisida avant de rentrer dans le Golfe de Naples que surveille le Castel dell'Ovo depuis le VIIème S avant J.C et qui a pris sa forme actuelle de forteresse sous les Normands au XII ème S.
Le Castel Nuovo avec sa façade massive au dessus du port a été construit en 1279 par Charles Ier d'Anjou lorsqu'il décida de transferer sa capitale de Palerme en Sicile à Naples. Le chateau a subi un siège avant d'être mis à sac par par les Hongrois en 1347, puis, pendant la période aragonaiseune arche triomphale a été intégrée entre deux tours ouvrant sur la ville.
Presque en du chateau, la Piazza Municipio est fermée par le palazzo San Giacommo. Elle est orneé en son centre d'une belle fontaine. Une partie de la place est fermée pour un chantier d'archéologie.
La galerie Umberto Ier est une galerie marchande construite entre 1887 et 1891, avec les nouvelles techniques utilisant l'acier et le verre (grand Palais à Paris, gares, galerie Vittorio Emanuele de Milan).
D'une grande coupole centrale partent quatre grands hall avec des plafonds de verre, offrant une grande luminosité et soulignant la décoration des façades intérieures.
Nous passons devant la fontaine de la place Trieste E Trento pour gagner la grande place pavée de la Piazza Plebiscito. Cette place a été décidée par l'empereur de Napoléon, roi de Naples qui a fait raser des batiments et crée un grand portique à colonnes à l'ouest. Murat s'étant fait expulser de la ville, les Bourbons reprennent l'aménagement et construisent la basilique Reale S Francesco di Paola (Saint François de Paule) au centre du portique. Début de la construction en 1816.
Devant l'entrée de la basilique deux statues: celle de Charles III (ci dessus) en tenue de romain et celle de son fils Ferdinand 1er. A l'opposé de la place, le palazzo Reale (Palais Royal) dont la construction a commencé en 1660. Il fut la résidence des rois espagnols des Bourbons avant dêtre occupé par Joseph Napoléon et Joachim Murat, le général d'empire pendant 12 ans. Son aspect définitif lui sera donné en 1858.
Sur la façade des niches présentent les souverains du royaume. A gauche, Charles III de Bourbon et à droite Giacommo Murat (Joachim) dans on habit de général d'empire. Dommage, il est trop tard pour visiter le palais. De l'autre coté, un parc qui longe le port de plaisance de Molossiglio, dont les façades roses sont baignées de la douce lumière du soleil couchant.
A côté, le port de Beverello, avec les bateaux de la brigade financière et des carabinieri. Sur le quai, le bateau de la 34 ème coupe de l'America "Moscalzone Latino".
Dans le mole Beverello,la gare maritime est le point de départ vers les iles d'Ischia, du Stromboli, de la Corse, de la Sardaigne, de la Sicile....
Nous remontons vers la chambre de commerce, de l'industrie, de l'artisana et de l'agriculture pour retrouver notre voiture.
Nus quittons Naples, une ville ou il y a de beaux batiments, témoins d'un passé glorieux, mais pas toujours bien entretenus et où certaines rues sont sales et nécessitent de regarder où l'on met les pieds.
Nous rejoignons Caserte pour finir la soirée et préparer les valises pour le retour sur Rome située à environ 230km.
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Dernière étape de notre périple, sur notre chemin de retour vers Rome, un mont célébre pour sa spiritualité mais aussi comme symbole de courage et de sacrifice des jeunes soldats qui, en 1944, ont lancé l'assaut du Monte Cassino qui vérouillait la route de Rome pour les alliés après leur débarquement en Sicile (Opération Husky).
Pour plus d'information sur ce lieu, consulter le site remarquable: http://edu.let.unicas.it/didalab/cassino/storia_f/index.htm
Nous quittons la plaine où s'étire la petite ville de Cassino. La route s'èlève (150m) rapidement pour atteindre le chateau de Rocca Janula, forteresse du Xème siècle qui protégeait le Mont Cassin, lieu vénéré depuis l'antiquité et devenu ensuite un monastère de première importance ou Charlemagne s'est arrêté lors de son voyage en Italie. Monte Cassino est devenu un haut lieu de pélerinage.
Rocca Janula devait arrêter les attaques Sarrazines puis hongroises et protéger le monastère fondé par Saint Benoit en 529. Nous atteignons le monastère, bati au sommet du mont, 500m au dessus de la ville.
De l'extérieur, le batiment semble massif. Nous franchissons de solides portes en fer forgé joliment ouvragées.
L'ambiance change totalement en entrant dans ce lieu. Depuis cette cour intérieure, l'on est subjugué par la vue presque celeste, loin des bruits de la ville.
Le cloître offre un décor magnifique de pelouses verdoyantes entourées de galeries harmonieuses. Pas un bruit.
Après avoir visité quelques petites cours, nous gagnons l'église abbatiale sous le regard de la statue du pape Urbain V.
l'abbaye avait développé l'art des mosaïques bizantines e t l'on peut admirer toute la qualité du travail réalisé dans ce détail.
Tranchant avec l'allure austère de l'extérieur de l'église, le style baroque de l'intérieur, avec ses dorures à profusion révèle la richesse du lieu.
les plus beaux marbres ont été utilisés pour les colonades, les sols, les ornements. Au fond du choeur, le buffet d'orgue peut rivaliser avec les plus beaux orgues d'Europe.
l'escalier qui mène au choeur est un chef d'oeuvre de marquetterie et l'on peut passer du temps à examiner les détails.
la main donne une idée de la finesse des ces assemblages délicats.
Nous arrivons maintenant dans le musée. Les premières salles montrent la maitrise dans le travail de la pierre.
Des peintures de Botticelli sont exposées, révèlant la qualité des expressions des visages.
Une autre partie présente une collection d'incunables, de livres aux pages couvertes d'enluminures, de feuilles de chant. Une incroyable richesse protégée pendant des siècles dans ce monastère, ou cachée par les moines.
Une autre partie est consacrée aux tenues et coiffes religieuses précieusement conservées au fil du temps.
les broderies bien qu'anciennes sont toujours d'une fraicheur époustouflante.
Quelques salles sont consacrées à la bataille féroce qu'ont du mener les alliés pour conquerir ce mont qui faisait partie de la ligne Gustav, renforcée par les Allemands pour fermer l'accès à Rome. Les allemands ont inondé la ville de Cassino qui a été déclarée ville martyre.
la prise du Monte Cassino a fait l'objet d'un intense pilonage par les bombardiers US avant que les commandos ne gravissent les pentes escarpées pour déloger les batteries allemandes. Heureusement, un lieutenant colonel allemand avait fait évacuer le trésor du monastère sur le Vatican juste avant les bombardements. C'est la 5ème armée US commandée par le général Clark qui devait s'emparer de l'obstacle. Il fallu trois tentatives pour déloger les allemands.
Voici une photo du résultat du bombardementsur le célèbre monastère. Un champ de ruines.
Mais après la guerre, les habitants sont revenu dans la ville et la reconstruction de l'abbaye a commencé très rapidement et les oeuvres (livres, statues,....) précieuses ont pu regagner leur écrin. Au pied du monastère, le mémorial du 2ème corps polonais inauguré en 2014rappelle la terrible bataille.
De nombreux jeunes polonais ont perdu la vie pour percer la ligne Gustav à Monte Cassino comme nous le rappelle ce cimetière de guerrre.
Nous quittons les lieux, symboliques des conflits européens depuis la préhistoire, mais aussi, lieu de culture et de spritualité.
Nous regagnons Rome par les petites routes du latium.
FIN
Tags : Italie, Rome, Naples, Vatican, Pompei, Monte Cassino, Latium, Campanie
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Commentaires
Bonjour
Joli blog très bien monté , mais sur de beaux voyages
au plaisir de revenir sur votre blog