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Les lacs du Taillefer - Alpes -juillet 2018
Randonnée estivale dans le massif du Taillefer au Sud Est de Grenoble.
Quatre jours de randonnées avec un ami pour trouver de la fraîcheur dans une période caniculaire.
ATTENTION ces randonnées ne présentent pas de difficulté technique, mais le temps peut changer très rapidement et les parcours (surtout J3) sur le plateau en dehors du GR ne présentent ni repères ni cairns, ce qui peut représenter un DANGER en cas de brouillard. Ces zones humides nécessitent des chaussures étanches, et aussi il faut absolument respecter la nature fragile dans cet environnement de montagne. PRESERVEZ LA NATURE.
Quelques jours de liberté fin juillet et nous programmons avec un ami une sortie dans les Alpes. Je suis attiré par un massif , survolé en avion en XXXX (voir sur ce blog: ) et sur lequel j'avais constaté un nombre impressionnant de lacs et de beaux sommets: le massif du Taillefer.
Quelques blogs me donnent les informations utiles sur l'environnement, les cartes montrent un grand plateau peu engageant vu le nombre de rochers et l'absence de chemins balisé hormis le GR qui le traverse au sud pour accéder au refuge du Taillefer.
C'est décidé, on y va 4 jours. On réserve une chambre à l'Alpe du Grand Serre, (commune de la Morte - moins bon pour la com !..) et deux nuits au refuge du Taillefer.
Les itinéraires sont tracés, les fichiers gpx pour le GPS des téléphones sont chargés , et l'on scrute la météo sans trop d'inquiétude car c'est la canicule sur la France.
Télécharger « J1 Champrousse lacs Robert.gpx »
Télécharger « J2 Combe Oursière refuge du Taillefer.gpx »
Télécharger « J3 Grand Galbert et lacs.gpx »
Télécharger « J4 retour par Lac Fourchu.gpx »
Mais des orages apparaissent sur la chaîne des Alpes avec des nuages autour de 2 000 m et du vent du nord.
J1 LE RECOIN LES LACS ROBERT (Belledonne)
Nous quittons Paris le matin et en raison des incertitudes sur la météo, décidons de faire la mise en jambe au dessus de Chamrousse, ce qui permettra de voir le massif du Taillefer de l'autre côté de la vallée de la Romanche.
Nous quittons le Recoin (1670 m) en début d'après midi sous un ciel déjà bien chargé. Nous montons en direction du téléski des Marmottes avant d'atteindre la forêt.
Le lac des Pourettes et la brèche Robert Nord, avec en face le Grand Sorbier (2526 m)
De cette brèche, le plus grand des 3 lacs Robert. Si l'on poursuivait le GR 549 sur le côté gauche, nous arriverions au refuge de la Pra (voir massif de Belledonne-2012)
Nous faisons le tour des lacs et ressortons par la brèche sud. Quelques rhododendrons ont encore gardé leur couleur malgré la canicule des jours passés. D'ici, on aperçoit bien les petits îlots qui parsèment le lac.
Passé un petit col, nous traversons l'éboulis de la Casse Rousse.
Dans le couloir de la casse rousse, il reste encore un beau névé. Nous passons le col de Balme pour regagner la station du Recoin. Il est l'heure d'aller à l'Alpe du Grand Serre ou nous avons rendez vous pour le logement.
Nous avons notre location pour une nuit au Chardon bleu , gite communal. Ici, pour les sportifs affûtés, la commune propose un Km vertical sur une distance de 5km (temps entre 1h30 et 35mn). Ce parcours passe par l'arête Brouffier en direction du petit Taillefer.
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JOUR 2 COMBE OURSIERE - REFUGE DU TAILLEFER
Au départ, j'avais prévu de monter par le lac de Brouffier puis l'arête de Brouffier (hors GR), mais la météo orageuse en fin d'après midi m'incitent à renoncer d'autant que le vent du nord peut être gênant pour le passage sur l'arête et que le refuge m'a indiqué qu'il restait des névés au col du Grand Van (2663 m).
Nous déposons la voiture à Combe Oursière (1690 m)
Depuis Combe Oursière, pas un nuage dans le ciel ce matin quand nous attaquons la journée sur le GR50 . Le soleil commence à éclairer le lac Claret.
Cabane à côté du lac Claret. Un kilomètre plus loin, le lac Punay, baigné d'une douce lumière.
Encore un autre kilomètre et nous atteignons le lac de Poursollet 1649m. Depuis le parking du départ, on a perdu 40 m quand nous traversons les chalets de Poursollet. (il y a un parking).
Un hameau paisible dans un joli décor d'alpages.
Mais, la montée arrive, dégageant la vue sur le plateau du pré d'Ornon que l'on empruntera au retour.
Après 430 m de dénivelé le chemin arrive dans les éboulis du Rocher Culasson et traverse ce plateau en direction du Lac Cornu.
Les benoîtes des Alpes sont toujours aussi belles et les ancolies toutes en finesse ornent notre chemin.
La vue sur le Lac Cornu est majestueuse et nous décidons de rejoindre sa rive pour notre pause méridienne.
Le Rocher Culasson 2792m retient un gros cumulus. Un endroit idéal pour délester nos sacs et admirer ce spectacle.
En regardant le col du Grand Van, entre le petit (2685 m) et grand Taillefer, (2857 m) nous distinguons un grand névé qui aurait pu nous poser des problèmes si nous étions passé par là.
Les nuages deviennent de plus en plus envahissants, alors que nous faisons le tour du Lac Fourchu (2050 m)
Les zones marécageuses sont balisées par ces linaigrettes dont la hampe cotonneuse flotte au vent. Une très jolie touffe de fougère borde le chemin.
Le sentier le long du lac Fourchu est majestueux ans ce décor de haute montagne alternant avec les zones marécageuses.
Quel spectacle !...
Malgré la rudesse du climat hivernal, cette grenouille trouve ici son bonheur. Un bel orchis émerge de cette prairie fleurie.
Nous quittons le GR pour descendre vers une enfilade de petits lacs.
C'est dans cette combe que monte le chemin vers le col du Grand Van. Ce petit torrent descend du Lac Culasson.
et va rejoindre le Lac de l'Agneau.
Les nuages envahissent les sommets et le col disparaît aussi. Puis, ils nous rejoignent au Lac de l'Agneau.
Quelques minutes plus tard, le gros cumulus s'est volatilisé et nous permettent d'admirer le Lac Noir et ses îlots rocheux.
Dernier lac de la journée, le Lac de la Vèche alors que le soleil revient. Nous remontons au Pas de l'Envious (2070 m) et que nous pouvons apercevoir au fond, les points blancs du gîte du Taillefer et de ses deux yourtes. (au dessus de la casquette).
Le ruisseau de l'Echaillon franchi, nous arrivons au refuge du Taillefer (2041 m). Ci-dessus, le dortoir.
Et la yourte réfectoire, démontée chaque hiver et solidement arrimée pour résister aux coups de vent.
Ce petit refuge offre une vingtaine de places à compléter si besoin par une des yourte. Un peu rustique, mais accueil sympathique. Ce soir, nous seront 4 plus le gardien et bon cuisinier. La nourriture arrive ici à dos d'âne.
Voilà une belle vue sur le massif de l'Oisan, mais l'air est frais et on supporte polaire et coupe vent (du nord) . Le ciel se dégage progressivement.
Ca fait du bien de gagner la yourte pour commencer par une soupe bien chaude en pensant à ceux qui supportent difficilement la canicule dans la cuvette de Grenoble.
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J3 LE GRAND GALBERT ET LE PLATEAU
Pour ce deuxième jour, à défaut de partir à l'assaut du Taillefer (inutile de prendre des risques), on va s'attaquer au Grand Galbert.
Il est 7 h du matin et le soleil inonde le massif de ses rayons. Le Taillefer semble tout proche et la yourte de Gengis Khan semble sortir d'un film. La porte franchie, ça hume bon le café chaud.
nous avons bien pris notre temps et le départ se fait vers 8h30 dans le vallon de l'Echaillon ou l'on peut encore profiter de la fraîcheur de l'ombre.
Au fond se dessine déjà le Grand Galbert, objectif de la matinée.
Le premier groupe de lacs est celui du Clos de la Chambre. Les blanches linaigrettes et les rouges rhododendrons se mélangent harmonieusement dans le paysage
Depuis un des lacs du clos de la Chambre, le Grand Galbert se rapproche, mail il reste une belle bosse à gravir.
Cette zone de lacs peu profonds est parfois appelée les lacs de toundra du Taillefer, mélange de lacs et de tourbières. Peu importe le nom, c'est superbe.
Mais attention ou l'on met les pieds.
Des gentianes de Koch parsèment la pelouse. Un bouquet de potentille émerge entre des pierres et de fragiles pensées semble avoir du mal de résister aux rayons du soleil.
Les lacs de l'Infernet ressemblent à deux cœurs sur fond de Taillefer. Bientôt, la vallée de Bourg d'oisan devient visible, avec en fond le massif des Ecrins.
Nous arrivons sur la petite arête entre le pic de la Gravine et le Grand Galbert depuis laquelle nous atteignons facilement le sommet.
L'objectif est atteint au cairn du Grand Galbert (2561 m). De là, nous bénéficions d'une superbe vue à 360°. Au nord, de l'autre côté de la vallée de la Romanche , le beau massif de Belledonne qui me rappellent de très beaux souvenirs (Sept Laux, Lac de Crozet,..).
Au sommet, le petit vent du nord nous incite à descendre un peu plus bas pour se mettre à l'abri.
L'arête rocheuse de Chalvine que nous parcourons est parsemée de joubarbes.
Le fond de vallée est 1800 m plus bas !...
Sur l'arête Chalvine, l'herbe remplace progressivement les pierres et nous trouvons un petit coin abrité du vent pour notre pique-nique.
Un enclos pour parquer les moutons a été construit au pied des éboulis. Un regard en arrière pour voir le Grand Galbert
Un lis Martagon et un orchis illustrent bien cet espace naturel fragile.
Nous quittons notre arête pour descendre à travers la prairie vers le lac de l'Aiguillon. En franchissant un petit monticule, nous surplombons le lac tout en longueur de Beauregard.
Il n'a pas beaucoup plu ce printemps et la sécheresse commence à atteindre les plantes colonisant le pourtour des petits lacs.
Encre un peu de saute-mouton au dessus de petites barres rocheuses et nous arrivons au lac du Grand Pré et du lac du Petit Pré, traversés par le ruisseau des Viallets.
Au pied de ce vallon verdoyant, s'écoule le ruisseau des Viallets. Puis nous remontons vers le Pas de l'Envious (2074 m)
le petit col franchi, il ne nous reste plus qu'à filer vers notre refuge, satisfaits d'avoir passé une très belle journée.
Après un bon repas de sportif autour d'une tablée avec 3 autres randonneurs de Grenoble, le frère du gardien sort son harmonica puis il faut vite aller chercher le grand livre des chansons populaires et la bouteille de Grappa pour terminer la soirée à la frontale et dans la bonne humeur et les éclats de rire
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J4 RETOUR PAR LAC CORNU et LE PRE D'ORNON
Ce matin , pas de vent et le petit déjeuner se prend au soleil derrière le refuge. Les sacs rechargés et après vérification qu'il ne reste rien dans la chambrée, nous partons vers la Bergerie de la Jasse.
Le plateau de la Jasse, parcouru par le petit torrent est bordé par un ressaut rocheux au centre duquel se trouve cette cascade.
L'eau qui arrive des névés du Taillefer est bien fraîche et limpide.
Encore un petit ressaut le long du torrent
et l'on atteint le lac de la Vèche, bien calme
Encore quelques rochers et nous arrivons en bout du lac de l'Agneau, un endroit superbe au pied du Culasson, et qui était envahi par les nuages lors de notre arrivée.
Lac de l'Agneau est un lac relativement grand et sur sa rive sud, un grand rocher permet de prendre de la hauteur pour l'embrasser du regard.
Nous traversons cette zone marécageuse, delta entrecoupée de nombreux ruisseaux. La pureté de l'eau est remarquable.
Dernier lac de la zone, le Lac Noir est sa multitude d’îlots et presqu’îles herbeuses dominées de rochers et de petits sapins...
En remontant vers le GR, nous retrouvons le Lac Fourchu que nous longeons jusqu'à sa pointe nord.
Arrivé à ce point, petit regard en arrière sur le Taillefer et le rocher Culasson dans un bel effet miroir.
quelques centaines de mètres et nous atteignons le Lac Canard qui avec ses herbes aquatiques le font ressembler à une rizière.
Nous essayons d'en faire le tour, mais les zones marécageuses nous en dissuadent rapidement.
Une partie du Lac Canard est envahi par des rubaniers à feuille étroite avec leurs reflets argentés. Une jolie ombrelle de l'herbe aux gouteux.
Nous descendons pour rejoindre Vallon de Riouperoux pour rejoindre la partie boisée aux chalets de la Barrière .
Pancarte aux chalets de la Barrière et le chemin dans la foret est bien agréable car avec la perte d'altitude, la canicule se fait sentir.
Nous traversons le Pré d'Ornon et retrouvons le lac de Poursollet que nous longeons sur la rive opposée à celle du chemin de l'aller.
Nous quittons le lac de Poursollet pour reprendre le sentier vers le lac de Punay.
Ce tronc, a été attaqué par un pic vert qui a découpé cette ouverture à coups de bec en arrachant d'énormes copeaux.
Le Lac Claret est le dernier de cette longue série lacustre. Il nous reste plus qu'à retrouver la voiture et rentrer sur la région parisienne.
Nous garderons longtemps ces superbes paysages du plateau du Taillefer en mémoire.
FIN
Tags : randonnée, Alpes, Isère, lacs
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