• musée aéronautique et spatial SAFRAN

    En Seine et Marne, au Nord de melun, le terrain d'aviation de Villaroche, l'usine de construction de moteur du groupe SAFRAN et le musée aéronautique et spatial.

    Ce musée présente une belle collection de moteurs d'avions, de propulseurs de fusées et complétée par des motos, voitures et équipements qui raconte l'histoire des sociétés qui ont abouti à la création de SAFRAN. 

    En Seine et Marne, au niveau du péage de l'A5, au nord de Melun se trouve un terrain d'aviation qui a participé activement à l'histoire de l'aéronautique.

    Le terrain d'aviation de Melun Villaroche.

     

    En 1913 Albert Moreau qui vit à Montargis ,  se passionne pour l'aéronautique et  réalise  son premier vol sur l'Aérostable (moteur Gnôme de 70ch) , appareil sur lequel il invente le stabilisateur automatique. Un aéro-club  se crée  en 1936 et s'installe en 1939 sur un terrain en herbe à Melun Villaroche car les sports aériens deviennent populaires. Marcel Bloch (qui deviendra Dassault) vient y faire des essais.

    Mais la guerre arrive et une escadrille de Potez 631, chasseurs bombardiers équipés de 2 moteurs Gnôme et Rhône de 650ch)  s'installe sur le terrain pour la défense de Paris, comme ce fut le cas aussi à Brétigny-sur-Orge.   Une école de pilotage est crée fin 1939. Un peu tard !..car elle ne formera des pilotes qu'entre le 24 avril et le 10 mai 1940.

    Les avions et pilotes de Melun participent vaillamment à la bataille de France, mais doivent évacuer le terrain le 11 juin pour un long périple qui les emmènera jusqu'à Nîmes. Le 22 juin c'est l'armistice.

    Le 01 Août 40, les allemands débarquent à Melun, multiplient la surface du terrain par 10, bétonnent deux pistes  de 1600m de long et 60m de large équipée pour les vols de nuit.  Les premiers Junker Ju8 et Ju 188 n'allaient pas tarder pour participer aux opérations sur la Manche et l'Angleterre.

    En 1944, à partir de Pâques, les alliés commencent les bombardements. Les allemands réquisitionnent pour boucher les trous, mais évacuent le terrain en août.

    Les américains arrivent en septembre avec le 416ème groupe de bombardement et leur logistique.  De nombreuse unités stationneront sur le terrain et repartiront dès la fin de la guerre.

    En 1945, l'Etat nationalise et regroupe les motoristes (dont Gnome et Rhône), la SNECMA société nationale d'étude et de construction des moteur d'aviation est crée et s'installe sur le terrain de Villaroche qui est géré par le secrétariat Général à l'aviation civile (jusqu'en 1948). 

    Un Messerschmitt 262 premier avion à réaction au monde réalisé par les allemands est récupéré à Villaroche (prise de guerre). Un sujet intéressant. 

    Le terrain passe sous le contrôle du Ministère de l'Air et poursuit ses activité d'essais en tout genre.

    L'Ouragan concrétise le premier vol d'un appareil à réaction français le 28 /02/1948 aux mains du colonel Rozanov. Suivront les Mystère , Etendard, Mirage...et Rafale

    René Leduc, un génial ingénieur vient y essayer sa tuyère thermopropulsive entre 1949 et 1951 et faire le premier vol avec un statoréacteur, en décollant sur le dos d'un bimoteur Languedoc SE 161.

     

    De nombreux essais de prototypes  ont été menés sur ce terrain   comme l'ATAR volant de SNECMA  ou le Coléoptère qui décollent verticalement.

    En 1972, Les service d'essais de Dassault,  de la SNECMA et le centre d'essais en vol de la DMA (DGA) quittent le ciel de la Brie  et Melun devient un centre de formation pour les corps techniques de la DGAC et de la DGA et reste utilisé par l'Etat. Ce n'est qu'en 2015 que le terrain devient un aérodrome public.

    J'ai eu l'occasion de voler sur ce terrain dans le cadre de ma formation de pilote corps technique (sur Wassmer CE43, et HR100) et de voir encore dans les hangars quelques avions expérimentaux.

     Pour en savoir plus lire: " l'Histoire du centre aéronautique de Melun Villaroche - Essais et prototypes de l'aviation française de Robert Lamouche - Edition du puits fleuri."

     

     Un petit mot de la généalogie entre Gnôme et SAFRAN

    musée aéronautique et spatial SAFRAN

     

    Notre guide de l'association des amis du musée Safran ( aams@museesafran.com ) nous retrace l'histoire de plus d'un siècle entre la création de la société Gnôme en 1905 à Genevilliers  qui se lance dans la technologie des moteurs rotatifs et la société Le Rhône en 1912 et qui se regrouperont  en 1915 pour produire des familles de moteurs aéronautiques qui ont équipé bons nombres d'avions  dans l'entre deux guerres. En 1945, la nationalisation crée les Sociétés Nationales. SNECMA  est chargée des études et constructions de moteurs d'aviation et poursuit les activités de Gnôme et Rhône.  Très vite, il faut  développer les recherches sur les moteurs à réactions  et poursuivre la course à la vitesse et à la poussée pour un usage civil et militaire : Force aérienne stratégique et aviation commerciale de Concorde à Airbus.

    Il faut aussi coopérer et en 1974 un accord est passé avec General Electric pour créer CFM International pour développer de gros moteur pour de gros porteurs. Cet accord s'est révélé très fructueux et de nouveau moteurs comme le LEAP56 ouvre de nouvelle perspectives dans ce cadre.  à partir de 2003, coopération avec le Russe Saturn pour le  développement du SaM 146. Pour l'avion de transport européen TP400, le moteur TP400 est construit avec Rolls-Royce (UK), MTU (allemagne), ITP (Espagne)

    En 1997, la Société Européenne de propulsion (SEP) devient filiale à 100% de SNECMA. Les moteurs fusées de la fusée Ariane  constituent une autre branche de la génea(techno)logie des propulseurs.  Toujours plus haut et plus vite.

    En 2005, le groupe SAFRAN est crée en regroupant SNECMA, SAGEM, et d'autres équipementiers aéronautiques: Hispano Suiza, Aircelle, Messier, Labinal / Turbomeca.

    L'aventure  SAFRAN se poursuit avec de nouveaux projets comme Silvercrest dans les moteurs aéronautiques, le moteur Viking pour l'espace et la reconnaissance morphologique dans  les équipements de sécurité. 

       

     

    Le musée aéronautique et spatial

    musée aéronautique et spatial SAFRAN musée aéronautique et spatial SAFRAN

     

    La première salle est consacrée aux développement de moteurs rotatifs depuis le premier moteur Gnôme 7 de 50ch qui pèse 75kg et où le vilebrequin est fixe et c'est le moteur qui tourne avec l'hélice !...  Un vrai gyroscope.  Il volera sur le Farman III en 1910.

    Mais les progrès vont vites (malgré ou à cause de la guerre) et en 1918, les étoiles s'empilent avec ce moteur de 28 cylindres qui développe 350ch mais pèse 300kg. On a franchi le cap symbolique d'un cheval par kg.

    musée aéronautique et spatial SAFRAN musée aéronautique et spatial SAFRAN

    Renault produit aussi des moteurs aéronautiques avec ce 12 cylindres en ligne de 480ch (500kg)  qui équipa le Breguet 19 (1924), qui permettait de réduire le maître couple. A droite, le  Gnôme et Rhône  Titan 5Kcr de 1926 avec ses 5 cylindres  en étoile fixe développe 240ch et pèse 240kg. 

    musée aéronautique et spatial SAFRAN musée aéronautique et spatial SAFRAN 

    Dans la seconde salle, la puissance continue de croitre permettant l'augmentation de la masse des avions , de la vitesse et de l'altitude, et une fiabilité qui augmente.

    Ce moteur Gnôme et Rhône 14N de 1936 à deux étoiles fixes atteint 1120ch  et volera sur Bloch  et sur Amiot.

     musée aéronautique et spatial SAFRANmusée aéronautique et spatial SAFRAN

     

    Le Gnome et Rhone 14 R 4/5 en 1940 développera 1320ch pour 820 kg  et sera produit pendant la guerre pour le comptes des allemands pour être monté sur Messerschmitt.   (Ce qui vaudra à la société d'être nationalisée en 1945).

    Un autre moteur de légende est le moteur Bristol Hercules (UK)  , moteur de 14 cylindres en double étoile sans soupapes  homologué en 1938 qui a été construit à près de 60 000 exemplaires.  2068 ch pour 972kg, soit un rapport de 2/1. La puissance a été multipliée par 40 et la puissance massique par 3 en 50 ans.  

    Sa principale  particularité est l'utilisation de chemises louvoyantes qui assurent admission et échappement. Pour les amoureux de la mécanique, admirez les animations et les explications sur le site :

    http://noratlas-de-provence.com/le-noratlas-2501/bristol-hercules-759.html

    musée aéronautique et spatial SAFRAN musée aéronautique et spatial SAFRAN

     

    Mais en Allemagne, la technologie du réacteur est développée, et quelques ingénieurs allemands viendront aider à la mise au point des premiers réacteurs français. 

    L'Espadon est le premier avion français à utiliser cette nouvelle technologie avec un moteur Nene de Rolls-Royce construit sous licence par Hispano Suiza et suivi de près par l'Ouragan de Dassault qui  fait ses essais sur le terrain de Melun et fera son premier vol le 28 février 1948   aux mains de Kostia Rozanof .

    SNECMA travaille d'arrache pied sur son nouveau réacteur ATAR 101 (Atelier technique aéronautique de Rickenbach). Il tournera au banc le 26 mars 1948 et sa poussée de  1700kg augmentera rapidement. La post combustion présentée ci dessus permet un gain de poussée important en injectant du carburant directement à la sortie de la turbine. Ci dessus on peut voir la tuyère, les rampes de PC et les accroche-flammes.

    musée aéronautique et spatial SAFRAN musée aéronautique et spatial SAFRAN

    Dans la famille ATAR le grand père ira sur les Mystère pour franchir le mur du son, le père (M53) ira sur Mirage 2000  pour aller à Mach 2.2 et les fils jumeaux M88 parcourront le monde avec le Rafale sur le porte avion Charles de Gaulle.  

    Ces succès en engendreront d'autres dans le domaine civil et souvent en coopération: l'Olympus avec Rolls Royce, le CFM 56 (le fan est en photo ci dessus) avec General Electric, et le SaM 146

    **** 

    Dans le musée, une partie nouvelle a été ouverte en octobre 2014 pour présenter les activités spatiales du groupe SAFRAN. 

    musée aéronautique et spatial SAFRAN

     

    La fusée Eléonore ci dessus était un missile sol air développé à la fin des années 50.

     musée aéronautique et spatial SAFRAN musée aéronautique et spatial SAFRANmusée aéronautique et spatial SAFRAN

    La baie de propulsion du premier étage de la fusée Ariane 4 et ses 4 moteurs Viking.  Le moteur Vulcain 1 du premier étage d'Ariane 5  (1350kN de poussée) .

    **** 

    Revenons sur terre pour les motos construites par Gnôme et Rhône  dans l'entre deux guerres.

    musée aéronautique et spatial SAFRAN musée aéronautique et spatial SAFRAN  

    Une belle série de motos qui démontre là aussi l'ingéniosité des mécaniciens de l'époque.

    musée aéronautique et spatial SAFRAN musée aéronautique et spatial SAFRAN

    et qui ont permis à la marque de gagner de nombreux trophées sur les circuits. La N° 38 est une réplique de celle qui a terminé 3ème au bol d'Or en 1958.

    musée aéronautique et spatial SAFRAN musée aéronautique et spatial SAFRAN

    Dans les automobiles, cette Hispano Suiza  H6B,  car au départ Hispano était une usine de construction automobile espagnole et cette Messier MS31 construite en 1929. Messier qui fabrique des trains d'atterrissage et des freins en carbone. Hispano et Messier sont aujourd'hui intégrées dans le  groupe Safran.

    musée aéronautique et spatial SAFRAN

    Dans le regroupement de Safran des sociétés avaient des activités éloignées de l'aéronautique comme ce tracteur SIFT (Société d'installation et de force de traction). 

     

    Pour information, ce musée très intéressant n'est ouvert (en 2015) que les mercredis et le dernier samedi de chaque mois.

    http://www.museesafran.com

     

    FIN

     

    « Ski de randonnée dans le Val Stura (Piémont Italien) - février 2015Finistère - La presqu'île de Crozon -mai 2015 »

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :